Un appel urgent à la protection de la santé et à l’atténuation de la crise climatique a été lancé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à l’occasion de la Journée mondiale de la santé.
New-York, jeudi 7 avril 2022-Dans le cadre de son appel à l’action, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un rapport alarmant, notant que 99% des personnes respirent un air malsain – résultant principalement de la combustion de combustibles fossiles. De plus, chaque année, plus de 13 millions de décès dans le monde sont imputables à des causes environnementales évitables.
« La crise climatique est une crise sanitaire : les mêmes choix non durables qui tuent notre planète tuent les gens », a déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L’agence des Nations Unies pour la santé a averti que, dans un monde en réchauffement croissant, les maladies transmises par les moustiques se propagent plus loin et plus vite que jamais auparavant.
Les phénomènes météorologiques extrêmes, la perte de biodiversité, la dégradation des sols et la pénurie d’eau entraînent des déplacements de population et affectent la santé, tandis que la pollution et les matières plastiques que l’on trouve au plus profond des océans et sur les plus hautes montagnes du monde se retrouvent de plus en plus dans les chaînes alimentaires.
En outre, les systèmes qui produisent des aliments et des boissons hautement transformés et mauvais pour la santé sont à l’origine d’une augmentation de l’obésité, des cancers et des maladies cardiaques, tout en produisant un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Pour le Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), António Vitorino, les migrants peuvent être particulièrement vulnérables aux effets directs et indirects des changements climatiques sur la santé, en raison d’un manque d’accès aux soins de santé et aux services sociaux, de mauvaises conditions de travail et de vie, ou d’un accès limité aux droits et au niveau d’inclusion dans les communautés d’accueil.
De nombreux migrants se déplaçant dans le contexte des changements climatiques, de la dégradation de l’environnement et des catastrophes ont également des besoins spécifiques en matière de santé physique et mentale qui sont liés à leur exposition aux conditions climatiques et environnementales, explique-t-il.
Ces déplacements devrait augmenter, notamment en Afrique subsaharienne, en Asie de l’Est et dans le Pacifique ainsi qu’en Asie du Sud, si des mesures ne sont pas prises en faveur du climat.
La pandémie de Covid-19 a mis en évidence les inégalités dans le monde, Elle a révélé des faiblesses dans tous les domaines de la société et a souligné combien il est urgent de créer des « sociétés axées sur le bien-être » et durables, qui s’engagent à garantir une santé équitable aujourd’hui et pour les générations futures sans toutefois dépasser les limites écologiques.
Nous devons veiller à ce que tout le monde ait accès à des outils, des systèmes, des politiques et des environnements qui sauvent ou améliorent la vie, a déclaré l’OMS.
Le Manifeste de l’OMS pour une reprise saine et verte après la pandémie prescrit de protéger et de préserver la nature comme source première de la santé humaine.
Il préconise d’investir dans les services essentiels – de l’eau et de l’assainissement à l’énergie propre dans les établissements de santé -, d’assurer une transition énergétique rapide et saine, de promouvoir des systèmes alimentaires sains et durables, de construire des villes saines et vivables et d’empêcher l’argent des contribuables de financer la pollution.
Enfin, la Charte de Genève pour le bien-être, issue de la 10ème Conférence mondiale sur la promotion de la santé organisée à Genève les 13 et 15 décembre 2021, met en évidence les engagements mondiaux nécessaires pour obtenir des résultats sanitaires et sociaux équitables aujourd’hui et pour les générations futures, sans détruire la santé de notre planète.
Dans le cadre de sa campagne pour la Journée mondiale de la santé, “Notre planète, notre santé”, l’OMS appelle les gouvernements, les organisations, les entreprises et les citoyens à partager les mesures qu’ils prennent pour protéger la planète et la santé humaine.
« Nous avons besoin de solutions transformatrices pour sevrer le monde de sa dépendance aux combustibles fossiles, pour réimaginer des économies et des sociétés axées sur le bien-être et pour préserver la santé de la planète dont dépend la santé humaine », a souligné M. Tedros.