NEW-YORK, mardi 1e novembre 2022– Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies s’est déclaré mardi profondément préoccupé par les graves violations des droits de l’enfant en Haïti et a appelé la communauté internationale à aider les autorités nationales à garantir les droits de millions d’enfants haïtiens à vivre.
Au milieu d’une montée de la violence, les droits des enfants à la vie, à l’éducation, à l’eau potable, à l’assainissement, à la santé et à la nutrition sont menacés dans ce pays, estime le comité dans un communiqué de presse.
Face à l’escalade de l’insécurité, la majorité des enfants ne sont pas allés à l’école depuis la rentrée scolaire du 3 octobre. Plus récemment, et après trois ans sans cas signalé, le choléra est de retour, menaçant la santé, le bien-être et même la vie des 1,2 million d’enfants vivant dans des zones où des cas de choléra ont été signalés.
Selon les projections de l’UNICEF, près de 100.000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère. « La situation est alarmante car les enfants malnutris sont encore plus menacés par l’épidémie de choléra en cours », note le Comité des droits de l’enfant.
Au milieu de la montée de la violence, de l’insécurité et des difficultés économiques, de nombreuses familles haïtiennes parmi les plus pauvres n’ont pas accès à l’eau potable, au savon pour se laver les mains et à d’autres installations sanitaires de base, ce qui augmente le risque de contracter le choléra. De plus, les hôpitaux ne peuvent offrir que des fonctions limitées en raison à la fois des pénuries de carburant et de l’insécurité.
De nombreux enfants haïtiens vivent dans la peur d’être recrutés, kidnappés, blessés ou tués par des gangs armés. Des enfants, dont la grande majorité sont des filles, ont été victimes de viols collectifs pendant des heures devant leurs parents au milieu de l’explosion de la violence des gangs. Une fille sur quatre et un garçon sur cinq ont été abusés sexuellement dans la capitale haïtienne.
« La communauté internationale doit agir immédiatement pour aider les autorités nationales à garantir les droits de millions d’enfants haïtiens à vivre, grandir, apprendre et s’épanouir dans un climat exempt de violence », plaide le Comité des droits de l’enfant.
Le Comité exhorte Haïti « à respecter ses obligations internationales en matière de droits de l’homme en vertu de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses Protocoles facultatifs concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés et la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants ».
En particulier, le Comité exhorte « toutes les autorités gouvernementales et les acteurs non étatiques à protéger les droits de tous les enfants haïtiens et à faciliter l’accès à l’aide humanitaire pour les familles les plus vulnérables ».