Port-au-Prince, 11 septembre 2020- Toutes les activités sont paralysées au niveau de la maternité de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) où le personnel soignant est en grève depuis bientôt deux (2) semaines.
Le personnel médical de la maternité observe cet arrêt de travail pour pousser l’administration de l’HUEH à doter l’institution de moyens adéquats susceptible de l’alimenter en énergie électrique sans discontinuité.
Les médecins résidents qui, pour la plupart, assurent l’essentiel des soins dans ce centre hospitalier, déplorent que, souvent, ils aient à réaliser des accouchements sans électricité à partir de l’éclairage d’un téléphone cellulaire. ‘’Ceci met en danger la vie de la femme et de son bébé et risque de ruiner la réputation du personnel médical, en cas d’erreur médicale, font-ils remarquer.’’
Depuis le déclenchement de cette grève, la maternité de l’HUEH ne reçoit plus de femmes enceintes sur le point d’accoucher.
Les lits sont vides, le personnel soignant a pratiquement déserté ce service qui reçoit au quotidien des femmes enceintes venues d’un peu partout à travers le pays.
L’HUEH est le plus grand centre hospitalier du pays qui accueille de plus en plus presqu’essentiellement des personnes de condition modeste. ‘’Ces personnes critiquent le dysfonctionnement de l’hôpital, les conditions d’accueil et son environnement mal entretenu où, disent-ils, il est plus facile d’attraper des maladies que d’être traité du mal pour lequel on y est admis.’’
En reconstruction depuis pratiquement dix (10) ans, cet hôpital universitaire est confronté à toutes sortes de difficultés liées notamment à une carence d’équipements et de matériels adéquats pour répondre à sa vocation de formation continue pour son personnel médical et de prestation de soins à la population.
A cela, s’ajoute aussi, les conditions de travail jugées grabataires que le personnel soignant, mal rémunéré, ne cesse de dénoncer.
Il y a grève aussi au Sanatorium, centre spécialisé dans le traitement de la tuberculose, où les médecins résident exigent le paiement de leurs émoluments qu’ils n’ont pas reçu depuis douze (12) mois.