Par FBG,
Port-au-Prince, 30 Mai 2020, (RHInews)- Des dirigeants de l’opposition continuent d’exprimer leurs inquiétudes quant à la propagation de manière exponentielle de la covid-19 et la gestion ‘’catastrophique et calamiteuse’’ de la pandémie qui a déjà fait de nombreuses victimes dans le pays.
La gestion financière non transparente de la crise semble préoccuper énormément l’opposition au point qu’elle crie au scandale. Le dirigeant du parti ‘’Ayiti An Aksyon,’’ Youri Latortue déclare relever de graves anomalies dans les dépenses effectuées par le gouvernement dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire de la covid-19.
Selon Youri Latortue, a date, plus de cinq milliards de gourdes ont été dépensées depuis, pourtant pas grand-chose n’a véritablement été accompli. ‘’Des zones d’ombre entourent ces dépenses mirobolantes pour lesquelles le gouvernement n’a fourni aucune explication claire, souligne le sénateur de l’Artibonite.’’
Analysant un rapport de ces dépenses fournies par le Ministère de l’Economie et des Finances, Youri Latortue fait état d’une double allocation pratiquée dans le cadre des fonds décaissés par le gouvernement. Il a fait remarquer que des fonds ont été décaissés pour trois entités différentes de l’Etat pour accomplir une seule et même tâche.
A titre d’exemple, M. Latortue cite le SNGRS (Service National de Gestion des Résidus Solides) le MTPTC (Ministère des Travaux Publics, Transport et Communication) et le Ministère de l’Environnement qui ont reçu respectivement 50 millions, 280 millions et 30 millions de gourdes pour des travaux d’assainissement dont les résultats ne sont pas visibles.
Rosemond Pradel, dirigeant de la Fusion des Sociaux-Démocrates, estime qu’il faut mettre en place une structure multisectorielle chargée de monitorer les actes et dépenses du gouvernement afin de relever les dérives.
Il croit que la société doit jouer sa partition dans l’effort de contrôle de l’action du gouvernement qui se croit autorisé d’agir comme bon lui semble. ‘’Chaque centime dépense doit faire l’objet d’un certain contrôle et le gouvernement nous doit des explications et des comptes, a-t-il fait remarquer.
Pour sa part, l’ancien sénateur du Nord, Kelly C. Bastien appelle la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) à exercer son pouvoir de contrôle des dépenses publiques. Selon lui, la CSCCA a un rôle particulièrement important à jouer avant, pendant et après les dépenses engagées par l’Etat.
Bastien estime que l’état d’urgence n’autorise personne à dépenser des fonds publics sans tenir compte des lois de la République sur la comptabilité publique. Il a également critiqué l’attitude du gouvernement qui a renouvelé l’état d’urgence pour deux mois sans faire un bilan exhaustif et clair de la première phase.
En réaction, un conseiller du président Jovenel Moise, Guichard Doré affirme que les dépenses effectuées par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, ont été faites dans le cadre de la loi.
Il assure que le gouvernement se soucie de faire une bonne gestion des fonds alloués à la lutte contre le coronavirus.