Youri Latortue considère l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI) comme une milice aux pouvoirs illimités

Youri Latortue, Dirigeant du parti AAA

Port-au-Prince, 8 décembre 2020- Le sénateur Youri Latortue s’insurge contre la création de l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI) qu’il considère comme une véritable milice à laquelle le décret du 25 novembre 2020, de Jovenel Moïse octroie des pouvoir illimités que même les tontons macoutes n’avaient pas.

La création de cette milice, dit-il, est un corps parallèle attaché au service du président, son chef et appelé à remplir les fonctions de police contrairement à la constitution qui ne reconnait l’existence d’autre corps que les Forces Armées d’Haïti et la Police Nationale d’Haïti.

Latortue qui dit reconnaitre l’importance d’un service d’intelligence dans un pays, note, cependant que, cette structure créée par Jovenel Moïse en violation de la constitution, est une entité destinée à remplacer la police et l’Armée, soulignant que l’ANI rappelle étrangement les agence d’intelligence du régime nazi en Allemagne pendant la période de la seconde guerre mondiale.

‘’Le service d’intelligence ne peut et de ne doit pas être un corps à part. Il doit être complémentaire aux forces armées régulières et de police, selon Youri Latortue qui attire l’attention de la population sur le fait que le pays est en train de basculer dans la dictature.’’

Latortue estime également que l’ANI rend le rôle des officiers judiciaires obsolètes puisque ses agents rempliront toutes les fonctions sans avoir à rendre compte à personne qu’au chef de l’Etat, sans se soucier des prescrits constitutionnels qui restreignent l’action policière en matière de répression de crimes et délits.

Il croit que l’adoption de ces décrets participe d’une démarche de maintien et de renforcement d’un pouvoir personnel, ce qui est contraire à la constitution et aux principes démocratiques.

Youri Latortue exhorte Jovenel Moïse dont le mandat constitutionnel arrive à expiration le 7 février 20221, à être prudent et à se garder d’engager le pays dans des voies sans issu.