Port-au-Prince, 4 mars 2021- Cette délégation de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) conduite par Désiré Nyaruhirira, Conseiller spécial, politique et diplomatique de la Secrétaire générale de la Francophonie, s’est entretenue ce jeudi 4 mars avec le président et le vice-président du dernier tiers du Sénat, respectivement Joseph Lambert et Kedlaire Augustin.
Les membres de cette délégation est venue s’enquérir de la situation sur place et les perspectives de sortie de crise envisagées, selon Joseph Lambert qui a fait état, notamment la crise politique qui perdure depuis plusieurs mois.
Joseph Lambert qui a mis l’accent sur la nécessité de résoudre la crise par le dialogue. Il a dénoncé le fait que le gouvernement de facto continue de promouvoir son projet de referendum constitutionnel sans le tenir compte des controverses suscitées par cette démarche.
Il a déploré que le Sénat n’ait pas été consulté dans le cadre de cette initiative visant à réaliser un référendum sur la constitution par un CEP contesté, non assermenté.
La question de la fin du mandat de Jovenel Moïse le 7 février dernier, conformément aux dispositions de l’article 134-2 de la constitution, a été agité également, a informé Joseph Lambert.
Cette mission qui séjourne en Haïti depuis hier mercredi 3 mars jusqu’au 9 mars a été dépêchée par Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’OIF.
Cette décision a été prise après consultation avec les Etats et gouvernements membres de plein droit de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), selon un communiqué de l’organisation.
En déployant cette mission, la Francophonie marque sa volonté de se tenir aux côtés d’Haïti, membre de l’Organisation depuis sa création en 1970, et de ses populations ; elle traduit l’esprit de solidarité au fondement de l’OIF, qui rassemble 88 Etats gouvernements membres, présents sur les 5 continents.
Cette mission s’inscrit dans le mandat de l’Organisation qui a notamment pour objectifs de contribuer à la consolidation de l’Etat de droit, de la démocratie et des droits de l’Homme dans ses Etats membres, ainsi qu’à prévenir les crises et les conflits dans les pays les plus fragilisés.
En Haïti, la Francophonie se mobilise donc en vue de contribuer, avec les acteurs nationaux et en lien avec les autres partenaires d’Haïti, à un règlement durable à la crise politique et institutionnelle.
‘’Cette mission, que j’ai l’honneur de conduire, est chargée d’engager des consultations approfondies avec tous les acteurs haïtiens. C’est une mission d’écoute. Elle doit nous permettre de mieux comprendre la situation et d’envisager, avec tous les acteurs haïtiens, les modalités d’un accompagnement par la Francophonie pour favoriser une vie politique apaisée, ainsi que pour préserver la paix et la démocratie, selon Désiré Nyaruhirira.’’
Au cours des prochains jours, la délégation rencontrera ainsi les autorités nationales, les responsables de plusieurs institutions, les représentants des différentes mouvances politiques, ainsi que de nombreux acteurs de la société civile. D’ores et déjà, la délégation a été reçue en audience par le Ministre des affaires étrangères et des Cultes, chargé de la Francophonie, Dr. Claude Joseph. Au cours de son séjour, la mission échangera également avec les partenaires internationaux (bi et multilatéraux) présents en Haïti.
Pour mener à bien ces échanges, je suis accompagné du Professeur Théodore Holo, ancien Ministre des affaires étrangères du Bénin, du Directeur des Affaires politiques et de la gouvernance démocratique de l’OIF, M. Antoine Michon, du Représentant de l’OIF pour la Caraïbe et l’Amérique Latine, M. Emmanuel Adjovi, de M. Saïdou Kane, également de la Direction des affaires politiques et de la gouvernance démocratique et de Mme Alexandra Lepeltier, consultante.