Par JC,
Port-au-Prince, le 23 décembre 2020 –(RHInews)- Le président du Sénat édenté (1/3 restant) Pierre François Sildor a rencontré la presse ce 23 décembre 2020 pour livrer à la fois ses impressions sur les décrets controversés du président Jovenel Moïse, la nouvelle constitution en chantier et le projet d’élections du régime en place.
Sans détours, le sénateur du parti au pouvoir/PHTK Pierre-François Sildor s’est fait complice du président Jovenel Moïse en précisant qu’en l’absence d’un parlement fonctionnel, l’Exécutif n’a d’autres choix que diriger à coups de décret pour, a t-il dit, réguler l’ordre social.
Le parlementaire a justifié le fait que l’administration transitionnelle Boniface/Lartortue (29 février 2004/14 mai 2006) a usé de ses prérogatives pour publier pas moins de quatre-vingt (80) décrets pour faire “marcher le pays”.
La solution pour mettre fin à cette situation d’irrégularités et d’illégalité réside dans l’organisation d’élections pour renouveler le personnel politique, a confié le sénateur Sildor apparemment très confortable avec la décision de Jovenel Moïse de diriger par décret, au lieu d’organiser les différents scrutins en temps réel.
Pierre François Sildor a pourtant admis que l’organisation d’élections pourrait aider le pays à sortir de ce bourbier politique et aider à “éplucher” l’ensemble des décrets de Jovenel Moïse pour éviter à un secteur d’en tirer un quelconque profit.
Sur la question de la nouvelle constitution, le président du sénat totalement dysfonctionnel a émis des réserves sur le travail de la Commission consultative convoquée par le président Jovenel Moïse sur la rédaction d’une nouvelle charte fondamentale.
“Il faut donner du temps aux différents secteurs de la société de placer leur mot dans le débat sur la constitution de 1987”, a proposé Pierre François Sildor, invitant les anciens dirigeants encore vivants (présidents et chefs de gouvernement) à aider dans la résolution de la crise politique actuelle.
Le parlementaire a fait savoir que la constitution prévoit elle-même le processus de son amendement. Il a effleuré au passage le travail réalisé par une Commission bicamérale au sein de la 50e Législature présidée par le député Jerry Tardieu pour amender la constitution de 1987.
Concernant le décret du 26 novembre notamment sur l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI), Pierre François Sildor semble être sur la même longueur d’onde que le président Jovenel Moïse.
“Tous les pays disposent d’un service d’intelligence. Haïti ne sera pas le premier pays à se doter d’une telle structure pour aider l’Etat à faire face à la situation d’insécurité générée particulièrement par la prolifération de gangs armés violents, dans un contexte de bouleversements politiques”, a fait remarquer l’élu du Sud, objectant la décision du gouvernement de confier “pour correction” le document en litige à l’Office de la Protection du Citoyen (OPC).