Port-au-Prince, 6 décembre 2020- Pour Rosemond Pradel, secrétaire général de la Fusion des Sociaux-Démocrates, le président Jovenel Moïse dont le mandat constitutionnel expire le 7 février 2021 est en train de mettre en œuvre un projet dictatorial dans le pays.
Selon lui, ce projet se précise de plus en plus à travers le décret pris par M. Moïse en date du 25 novembre 2020, intitulé, ‘’Décret pour le renforcement de la sécurité publique,’’ qui, dit-il, fait de l’amalgame entre des kidnappeurs et des citoyens qui, pour exprimer leur ras-le-bol face a une situation quelconque, érigent des barricades.
Le décret de Jovenel Moïse, en son article premier alinéa 12, considère comme du terrorisme, ‘’Le fait d’embarrasser la voie publique, en y déposant, en y laissant des matériaux ou des choses quelconques dans le but d’empêcher ou de diminuer la liberté ou la sureté du passage…’’
‘’On ne peut pas mettre les citoyens mécontents qui manifestent et érigent des barricades pour faire passer leurs revendications dans le même panier que des kidnappeurs qui terrorisent la population. Cela n’est pas normal et cette démarche cache autres choses que le renforcement de la sécurité publique, souligne-t-il.’’
Selon lui, si on laisse Jovenel Moïse faire comme bon lui semble, même à deux mois de son départ du pouvoir, il sera fatal pour le pays ; l’objectif du pouvoir étant de réduire ses adversaires au silence et éliminer toute opposition.
Rappelant que c’est ainsi que la dictature héréditaire des Duvalier, père et fils, avait commencé, M. Pradel fait remarquer pour les sceptiques que Jovenel Moïse est en train de mettre en place le cadre légal nécessaire à la matérialisation de son projet dictatorial.
Il invite les démocrates et les patriotes à unir leurs forces pour faire échec au projet de Jovenel Moïse arguant que la démocratie, les libertés fondamentales et les droits humains sont en péril en Haïti.