Préoccupé par la recrudescence des actes de violence entretenus par des gangs armés, le BINUH demande aux autorités de poursuivre les auteurs de ces violations.

Meagher Helen Lalime, cheffe du BINUH

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 12 aout  2020 (RHInews)- Le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) demande aux autorités haïtiennes d’éxécuter des mandats émis contre plusieurs chefs de gangs dont Jimmy Cherizier , alias Barbecue,  auteurs présumés de crimes, d’abus ou de  violations des droits humains dans le pays.

A ce propos, le BINUH rappelle que Jimmy Cherizier est visé par un mandat émis en février  2019 pour son implication  présumée  dans les attaques de Grand-Ravine survenues en novembre 2017. Il serait également impliqué dans d’autres actes meurtriers dont celui de La Saline en novembre 2018 et celui du Bel-Air en novembre 2019, sans oublier les incidents sanglants de Pont-Rouge et de Cité Soleil.

“Ces violations de droits humains pourraient constituer des crimes internationaux en vertu du droit relatif aux droits de l’homme et constituent également  des crimes relevant du droit pénal haïtien”, écrit le BINUH, ajoutant que les auteurs doivent être arrêtés et poursuivis. Et l’Etat haitien doit prendre des mesures pour protéger le droit inaliénable à la vie de tous les citoyens.

Le BINUH rappelle au gouvernement haïtien l’importance de doter la police nationale et la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR) de moyens financiers et logistiques adéquats, dans le cadre d’un processus transparent des marchés publics pour qu’elles puissent remplir à bien leur mission.

En conclusion de ce communiqué daté du 12 aout 2020, le BINUH dit réaffirmer  son engagement auprès des partenaires étatiques et de la société civile haïtienne pour prévenir et répondre à ces violences.

Jimmy Cherizier, “l’homme fort et redouté de Port-au-Prince”, est à la tête d’une puissante coalition de gangs armés dénommée; “G9 en famille et Allié”. Il aurait reçu l’appui financier et logistiqu du pouvoir en place, selon des sources généralement bien informées.

Jimmy Cherizier serait impliqué dans de nombreux massacres survenus notamment dans différents quartiers populaires  de la capitale. En ce sens, le Réseau National de Défense des Droits Humains et la Fondation Je Klere (FJKL ) ont publié deux accablants rapports distincts les 22 et 23 juin 2020.

Toujours dans ces deux rapports rendus publics avec un luxe de détails, les deux organismes de défense des droits humains avaient également noté la participation d’éléments de la police nationale  en nombre et en matériel dans deux raids séparés au Pont-Rouge (10 mai 2020) et à Brooklyn (Cité-Soleil / 26 mai 2020) avec notamment la participation de Jimmy Cherizier.