Plusieurs organisations politiques haïtiennes appellent à un “retour urgent à la Cour de Cassation pour restaurer l’ordre constitutionnel”…

Les 9 membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) au Palais National

PORT-AU-PRINCE, mercredi 18 décembre 2024 L’opposition au Conseil présidentiel de transition (CPT) veut une autre transition. En effet, dans un communiqué conjoint, plusieurs organisations politiques, sociales et syndicales appellent à un retour immédiat à la Cour de Cassation comme base légale pour rétablir l’ordre constitutionnel en Haïti. Parmi les signataires figurent l’Opposition Plurielle, Réveil National & Alliés, le MIRN et la CATH.

« Nous déclarons être solidaires au recours, urgent et sans condition, à la Cour de Cassation », peut-on lire dans le communiqué, qui appelle à une mobilisation nationale pour contrer le « plan destructeur des forces antinationales ». Les signataires critiquent le « déni persistant » de la Constitution de 1987, affirmant qu’elle n’a jamais été mise en veilleuse malgré une tentative ratée d’amendement.

La note dénonce également les « malversations, la corruption et surtout la complicité de tous les membres du CPT », notamment dans le scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Ces pratiques, décrites par l’ancien Premier ministre Garry Conille comme des « dommages irréparables à la Nation », alimentent un climat de méfiance généralisée.

Les signataires soulignent que plusieurs organisations ayant soutenu initialement le CPT, comme Fanmi Lavalas et l’Accord Montana, ont publié des déclarations dissidentes pour dénoncer « l’échec spectaculaire et fragrant du pouvoir actuel ». Ils appellent à la mise en place d’une transition politique différente, s’appuyant sur l’historique des interventions réussies de la Cour de Cassation en 1990 et 2004, avec Ertha Pascal Trouillot et Boniface Alexandre.

Le communiqué propose un exécutif bicéphale avec un président choisi parmi les juges en exercice de la Cour de Cassation et un Premier ministre de consensus, chargé de mettre en place un gouvernement d’Union nationale. « Il est temps pour la classe politique et les élites du pays de cesser de gaminer dans la pratique pernicieuse et infructueuse des accords interminables », déclare la note, insistant sur l’urgence d’établir une feuille de route réaliste et chronométrée.