Pierre Esperance qualifie de dictatorial le projet de Jovenel Moïse de doter le pays d’une nouvelle constitution

Pierre Esperance, Directeur Executif du RNDDH

Port-au-Prince, 1e novembre 2020- Le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance estime qu’en mettant en place un conseil consultatif pour doter le pays d’une nouvelle constitution, le président Jovenel Moïse a commis un acte de haute trahison, passible de la haute cour de justice.

Selon lui, Jovenel Moïse a non seulement violé la constitution sur laquelle il avait prêté serment, mais il a mis la loi mère en veilleuse, puisque, souligne-t-il, aucune référence n’a été faite à la constitution dans l’arrêté de nomination des membres du conseil consultatif.

Il affirme que ceux qui se sont associés avec M. Moïse dans cette entreprise anticonstitutionnelle répondront un jour ou l’autre de leur forfait devant un tribunal pour avoir participé à la violation flagrante de la constitution.

Pierre Espérance estime que la démarche du président Jovenel Moïse dont le mandat constitutionnel arrive expiration le 7 février 2021, participe d’un projet dictatorial.

Selon le défenseur des droits humains qui appelle à la vigilance populaire, Jovenel Moïse n’a ni crédibilité ni compétence ni légitimité nécessaire pour procéder au changement de la constitution.

‘’Si on laisse le président faire comme bon lui semble, cela va créer un mauvais précédent et que d’autres président se croiront autorisés de changer la constitution sans se soucier des prescrits constitutionnels, prévient Me Espérance qui appelle la société à se mobiliser pour faire échec à ce projet qui ne correspond pas aux aspirations du peuple haïtien.’’

De nombreux secteurs de la société civile, des partis politiques de l’opposition et des personnalités ont dénoncé ce projet d’adoption de nouvelle constitution. Selon eux, a trois mois de la fin du mandat du président, celui-ci ne peut pas engager le pays dans un tel projet qui ne fait pas de consensus au niveau de la société.