Port-au-Prince, 18 janvier 2021- Pierre Espérance estime que la classe politique devrait faire preuve de plus de responsabilité vis-à-vis du peuple haïtien qui attend d’elle un accord politique qui dit clairement comment Jovenel Moïse va être remplacé le 7 février 2021, date à laquelle, son mandat constitutionnel touchera à sa fin.
Le directeur exécutif du RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains), dit déplorer qu’a seulement quelques jours de l’expiration du mandat de M. Moïse, les différents regroupements et plateformes politiques de l’opposition ne parviennent toujours pas à un accord politique pour rassurer la population qui continue d’être victime de la politique du régime en place.
Selon M. Espérance, si la classe politique continue de tergiverser sans parvenir à un accord d’ici la fin du mois de janvier, il pourra lui être difficile de créer la confiance chez la population qui se trouve aux abois face à un régime qui viole systématiquement ses droits socio-économiques et politiques.
L’absence d’un accord inter-haïtien risque de maintenir le pays dans le statu quo, ce qui serait très malheureux, déplore Pierre Espérance qui dit craindre également que cela n’ouvre la voie à la communauté internationale pour récupérer la transition et imposer ses poulains comme elle l’a déjà fait par le passé.
Déjà, des éléments issus du secteur politique rejeté par la majorité de la population, s’activent sur le terrain et se positionnent pour tenter de détourner la transition qui se préparé, souligne-t-il.
‘’Si par égoïsme, la classe politique ne s’entend pas pour doter le pays d’un bon gouvernement de transition dévoué à travailler dans les intérêts du peuple haïtien, elle portera la responsabilité du mal que les bourreaux continueront à faire au pays, prévient Pierre Espérance.’’
‘’Croit-on que les haitiens vont continuer à souffrir et à subir la loi des escadrons de la mort à la solde du pouvoir en place, sans réagir, s’interroge le défenseur des droits humains qui se montre particulièrement inquiet par rapport à l’avenir du pays ?’’
Selon M. Espérance, personne ne pourra faire oublier au peuple haïtien la dilapidation des fonds du Programme Petro Caribe, les massacres perpétrés dans les quartiers populaires, les viols, les kidnappings contre rançon et toutes les promesses non tenues du régime en place.
Il croit que c’est le moment où chacun doit assumer sa part de responsabilité en vue de libérer le pays de la dictature qui se met en place actuellement en Haïti.
‘’Le processus constitutionnel et démocratique a été interrompu depuis plus d’un an en Haïti. Tout se fait par décret, en violation flagrante de la constitution. Des décrets liberticides ont été pris, un CEP illégitime a été constitué avec une mission anticonstitutionnelle, celle d’organiser un referendum constitutionnel. Tout cela fait partie du projet dictatorial du pouvoir en place, soutient Pierre Espérance.’’
Selon lui, un accord politique entre les différents secteurs de la classe politique s’avère indispensable pour faire échec à ce projet qui bénéficie du soutien de certains secteurs internationaux. Il dit ne pas comprendre pourquoi chaque groupe veut que ce soit sa proposition qui passe alors que tout le monde sait que personne ne peut tout faire tout seul pour résoudre la crise.
Il rappelle que c’est ce comportement qui a fait échouer l’opposition en 2019 dans sa lutte pour obtenir la démission de Jovenel Moïse avant la fin de son mandat.
M. Espérance se demande si les operateurs politiques ne tirent aucune leçon de cette expérience de 2019 ? ‘’S’ils persistent dans l’erreur, la même chose peut se reproduire et ce sera dommage pour le pays, selon lui.