Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 27 novembre 2020- (RHInews)- Il s’agit d’une fraîche initiative du cardinal haïtien Chibly Langlois visant à réunir les parties en conflit autour d’une table pour un consensus politique acceptable.
Le cardinal qui était en conférence de presse le vendredi 27 novembre 2020 en compagnie de plusieurs autres Evêques, a fait savoir qu’il a ses propres critères pour tester de la sincérité des éventuels participants à ces assises politiques afin d’éviter au pays toute perte de temps inutile.
“Nous ne voulons pas que les parties utilisent la Conférence Episcopale d’Haïti (CEH), à l’origine de cette proposition, comme tremplin pour arriver à leurs fins politiques”, a laissé entendre le prélat haïtien qui parrainait, entre le 24 janvier et 14 mars 2014 pour le compte de l’Eglise catholique, le dialogue politique et institutionnel inter-haïtien dit “Accord El Rancho” pour tenter de sauver le président d’alors Joseph Michel Martelly du bourbier politique dans lequel il se trouvait.
Chibly Langlois n’a pas donné de détails précis sur cette nouvelle initiative qui arrive à environ deux mois de l’échéance constitutionnelle du président Jovenel Moise, le 7 février 2021. Ce que l’intéressé a toujours rejeté arguant que son mandat prend fin plutôt le 7 février 2022.
S’agit-il de négociations pour une transition politique en douceur le 7 février 2021 ?
La question reste pendante. Puisque l’opposition politique dans ses composantes diverses ont toujours réclamé le départ du président Jovenel Moise au plus tard le 7 février 2021.
En ce qui a trait aux élections qui constituent une véritable épine aux pieds du pouvoir en place, le cardinal haïtien qui dirige le Diocèse des Cayes a péremptoirement fait comprendre qu’il faut un consensus politique avant la tenue de ces joutes.
“On ne peut parler d’élections dans un environnement où des groupes armés mettent en danger la vie d’éventuels votants et candidats”, a-t-il précisé, réclamant un climat beaucoup plus propice à la réalisation de ces joutes de manière à protéger la vie de la population.
Il a laissé entendre que la position de l’Eglise catholique est ferme sur la protection des vies. C’est pourquoi, il dit insister sur la question de la sécurité dans le pays en conviant le pouvoir et l’opposition à trouver un consensus pour aider le pays à sortir du marasme politique.
“Le peuple haïtien n’en peut plus”, s’est exclamé Chibly Langlois qui semblerait déterminer à aider les parties à s’asseoir autour d’une table, après que la Nonciature Apostolique en Haïti eût échoué dans une tentative de réunir autour d’une même table les forces politiques et le pouvoir de Jovenel Moise vraisemblablement affaibli, dans le courant du mois de janvier 2020.
Cette nouvelle proposition du cardinal Chibly Langlois arrive à un moment ou le Core Group presse le gouvernement haïtien et le CEP de Jovenel Moise de travailler notamment sur un calendrier électoral et sur la liste électorale définitive en vue de faciliter la tenue en 2021 d’élections pour renouveler le personnel politique, sans tenir compte du climat de terreur régnant dans le pays avec la présence notamment des gangs armés regroupés au sein du G-9 amené par le redoutable Jimmy ‘’Barbecue’’ Cherizier.
L’ambassadeur d’Antigua et Barbuda aux Etats-Unis et à l’OEA, Ronald Sanders a critiqué jeudi les violations des droits humains et de la constitution commises par le gouvernement haïtien et l’hypocrisie des Etats-Unis et de l’OEA dans le dossier d’Haïti.