Par Jacques Kolo,                        

Port-au-Prince, le 16 octobre 2020 –(RHInews)- Aux dires du Secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, les élections législatives haïtiennes doivent se tenir “le plutôt” qu’elles seront “techniquement réalisables”.

Selon lui, il y a un retard dans l’organisation des législatives haïtiennes.

Ce tweet du haut responsable du Département d’Etat américain disponible sur le site de l’Ambassade américaine à Port-au-Prince ce vendredi en version française, créole et anglaise contraste avec celui du 16 septembre 2020 dans lequel un autre fonctionnaire de cette même entité politique enjoignait le pouvoir de Port-au-Prince d’organiser des élections au plus vite.

Ce fonctionnaire dont le nom n’a pas été révélé menaçait ceux qui s’aviseraient de bloquer le processus électoral haïtien.

Hier 15 octobre 2020, près d’une trentaine de parlementaires américains (députés et sénateurs) parmi lesquels Elizabeth Warren, Edward J. Markey et Frederica S. Wilson avaient écrit au Secrétaire d’Etat américain pour lui demander d’utiliser la voix des Etats-Unis pour soutenir des “élections libres et équitables” en Haïti et “respecter la constitution haïtienne ” en la matière.

Cette position rejoignait celle de la congresswoman californienne Maxime Waters qui mettait en garde l’ambassadrice américaine à Port-au-Prince, Michelle J. Sison contre la tenue d’élections actuelles en Haïti marquées, dit-elle, par la violence et l’insécurité.

Ce changement de ton américain survient après que l’ambassadeur de France en Haïti, Jose Gomez, eût à déclarer péremptoirement que des élections démocratiques en Haïti ne sont pas “techniquement réalisables”, à l’heure actuelle.

Le diplomate français avait fait cette déclaration le 1er octobre dernier, lors de l’installation d’un consul honoraire français à Jacmel, Sud-est du pays.

La position musclée de l’administration américaine sur les élections en Haïti fait place à un adoucissement notable, à moins de 17 jours des présidentielles américaines.

D’un côté comme de l’autre, toutes tendances haïtiennes confondues, les yeux sont braqués sur le scrutin américain qui doit nécessairement, selon les résultats au soir du 3 novembre 2020, apporter une relative modification dans la politique américaine en Haïti, un Etat pratiquement en faillite.