Marche citoyenne pour la vie : Des haitiens dans les rues pour exiger la fin de ‘’l’insécurité d’Etat’’ dans le pays

Manifestants

Port-au-Prince, 10 décembre 2020- Des haïtiens ont marché pacifiquement ce jeudi 10 décembre 2020 dans les rues de Port-au-Prince en faveur du respect du droit à la vie, contre l’insécurité criminelle généralisée et contre les autorités en place qui affichent leur mépris et leur indifférence devant les calamitées de la population.

Cette marche convoquée par des organisations de la société civile, politiques, syndicales, des droits humains et des personnalités a coïncidée avec la célébration du 72e anniversaire de l’adoption de la journée internationale de la déclaration universelle des droits de l’homme.

La marche qui a démarré a la place de la Constitution au Champ-de-Mars pour aboutir devant le ministère de la justice a vite été transformée en manifestation anti-gouvernementale réclamant le départ du chef de l’Etat dont le mandat constitutionnel expire le 7 février 2021.

Comme pour défier le pouvoir en place qui vient de prendre un décret faisant des poseurs de barricade des terroristes au mem titre que les kidnappeurs, passibles d’une peine d’emprisonnement de 30 à 50 ans et des millions de gourdes d’amende, les protestataires ont érigé des barricades enflammées sur leur parcours et scandé des slogans hostiles au président Jovenel Moïse qu’ils accusent de s’associer avec les gangs qui terrorisent les citoyens.

Selon les manifestants, l’insécurité criminelle à laquelle le pays fait face aujourd’hui est une insécurité d’Etat planifiée par le pouvoir en place pour créer une psychose de peur généralisée afin d’établir une dictature dans le pays.

Reprouvant les décrets créant l’agence nationale d’intelligence (ANI) et celui portant sur le renforcement de la sécurité, les manifestants ont estimé que cette démarche jugée anticonstitutionnelle participe de la volonté du pouvoir d’imposer une dictature au pays.

Ils ont dénoncé également l’impunité dont jouissent les criminels qui terrorisent, kidnappent et appauvrissent les citoyens avec la bénédiction des pouvoirs publics qui les laissent faire comme bon leur semble.

‘’Nous voulons en vivre en pax et en sécurité. C’est pourquoi nous payons des autorités a partir de nos taxes. Si elles refusent de s’acquitter de leurs taches ou si elles sont incapables de résoudre nos problèmes, qu’elles rendent le tablier, a lancé une jeune manifestante très en colère contre le pouvoir en place.’’

Cependant la manifestation a été dispersée par la police a coup de gaz lacrymogène lorsque quelques militants politiques ont lancé quelques jets de pierre en direction d’une patrouille policière. Ce qui a d’ailleurs soulevé le mécontentement des manifestants qui ont dénoncé l’instrumentalisation de la police par le pouvoir en place pour empêcher ses opposants de manifester librement.

Les organisateurs n’ont pas pu délivrer leur message de circonstance pour clôturer cette marche dont ils se sont dit globalement satisfaits de la participation de la population.

Ils promettent de maintenir la mobilisation jusqu’au départ de Jovenel Moïse le 7 février 2021 au plus tard.

A l’initiative de la table de concertation et le parti Ayiti An Aksyon (AAA) du sénateur Youri Latortue, une marche pacifique conduite par des leaders de différentes générations, a eu lieu Aux Gonaïves pour dénoncer le climat d’insécurité d’Etat qui s’installe dans le pays.

Plusieurs leaders de l’opposition venus de Port-au-Prince dont André Michel, Sorel Jacinthe, Byron Odigé ont pris part à cette marche qui s’est déroulé sans incident majeur.

Après avoir parcouru plusieurs rues de la ville, les manifestants se sont engages a rester mobilisés afin de pousser Jovenel Moïse à quitter le pouvoir avant même la fin de son mandat constitutionnel le 7 février 2021.

Winter Etienne dont on entendait plus parler depuis le renversement du président Aristide en 2004, a estimé que trop de sang a coulé sous le régime du PHTK et qu’il doit partir incessamment pour éviter de conduire le pays dans plus de chaos.

Pour sa part, André Michel a fait savoir que toutes les dispositions ont été prises pour empêcher Jovenel Moïse de se rendre aux Gonaïves à l’occasion du 1e janvier 2021, jour de l’indépendance nationale. Selon lui, on ne peut pas laisser M. Moïse aller aux Gonaïves pour souiller la mémoire des ancêtres qu’il a trahis.

Byron Odigé a invité les Gonaïviens à maintenir la mobilisation en permance jusqu’au départ de Jovenel Moïse qui n’a aucune légitimité populaire dans le pays. La mobilisation se poursuivre, d’autant que le président ‘’Apredye’’ veut imposer une dictature sanguinaire dans le pays à travers les décrets jugés scélérats qu’il prend en violation de la constitution, a souligné le dirigeant de ‘’Viv Ayiti.’’

Youri Latortue s’est félicité du déroulement de la marche de l’opposition aux Gonaïves qui s’est achevé sur la place d’armes de la ville.

Latortue a informé que l’opposition continue de travailler sur la proposition relative a la gouvernance de la transition après le départ de Jovenel Moïse le 7 février 2021.

Il a rassuré que d’ici peu, le pays sera informé de la proposition finale qui sera adoptée afin de doter le pays d’un gouvernement de transition qui marquer la rupture et adressera les revendications fondamentales des haitiens en vue d’établir un climat de paix, de sécurité et de stabilité, combattre la corruption, réaliser les procès de Petro Caribe et des différents massacres perpétrés dans le pays, réaliser la conférence nationale souveraine et adopter une nouvelle constitution…

Le sénateur Latortue a fait savoir que la mobilisation ne faiblira pas et se poursuivra jusqu’au départ de Jovenel Moïse.