Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 21 février 2021 –(RHInews)- “Si nous gardions le silence, demain serait encore plus triste”. C’est en ces termes que le Pasteur de la mouvance protestante Gérard Forges s’est adressé le 21 février 2021 à ses concitoyens en guise de message d’alerte face à la montée en puissance d’une dictature instaurée par dans le pays Jovenel Moise.
Il a fait cette déclaration lors du déroulement d’une manifestation politique à Port-au-Prince à laquelle ont pris par des artistes, des étudiants, des syndicalistes, des militants politiques etc… pour réclamer le respect de la constitution et le départ du pouvoir politique de Jovenel Moïse, dont le mandat constitutionnel est arrivé à terme depuis le 7 février 2021.
Pasteur Gérard Forges qui était accompagné du Pasteur Gérald Bataille, a surtout insisté sur la nécessité de faire front commun pour combattre cette nouvelle dictature. Il a convié tous les chrétiens protestants à s’engager sur le front, à titre de vigiles de la démocratie.
Pour sa part, Pasteur Gérald Bataille a justifié sa présence à la manifestation du 21 février par la nécessité, a-t-il dit, d’accompagner les militants politiques qui dénoncent les multiples violations de la constitution et de droits humains par le régime despotique en place.
Il a fait appel à la conscience citoyenne des haïtiens en vue de manifester leur désaccord face à une situation intenable qui n’a que trop duré. En ce sens, Pasteur Gérald Bataille a invité tous les secteurs du pays à participer aux côtés de la communauté protestante, lors de la marche du 28 février prochain pour dire non à la dictature.
Encore une fois, les citoyens étaient nombreux à marcher dans les rues de la capitale ce 21 février 2021 pour le respect de la constitution qui fait l’objet de multiples violations de la part d’un président de facto, Jovenel Moïse.
Tirs de grenades lacrymogènes, de balles réelles et/ou en caoutchouc ont émaillé la marche politique qui s’est déroulée pacifiquement, à part quelques escarmouches entre policiers et manifestants qui ont échangé des jets de pierre au niveau de Delmas 33 et 34.
Le Champ-de-Mars où se situe le Palais national est devenu une place forte gardée jalousement par plusieurs unités de la police nationale.
Des accrochages ont eu lieu entre manifestants et policiers qui ont fait usage de grenades lacrymogènes et de balles réelles pour les disperser dans l’aire du Champ-de-Mars.
Sur la place de la Constitution (Champ-de-Mars), des journalistes ont une nouvelle fois été bombardés par des grenades lacrymogènes lancées par des policiers qui patrouillaient dans l’environnement immédiat du Palais National.
Des agents de l’ordre ont essuyé également des jets de pierre de la part des manifestants très hostiles au pouvoir de facto.
Des pneus enflammés ont été remarqués, par endroits, à Port-au-Prince, particulièrement à Delmas 32, 33, 34 et au Carrefour ‘’Ti four.’’
Cette manifestation a rassemblé des citoyens divers dont l’artiste engagé Kebert Bastien, le rappeur Izolan, le syndicaliste Josué Mérillien, les militants politiques Abel Loreston et Dickson Oreste entre autres.
Par ailleurs, aux Cayes, les citoyens étaient descendus dans les rues ce 21 février pour dénoncer le régime de facto de Jovenel Moïse.
Les habitants de la ville de Petit-Goâve ont prévu de manifester le lundi 22 février devant le Palais de Justice pour réclamer la libération de tous les prisonniers politiques “incarcérés injustement” par Jovenel Moise et du professeur Abdias Edumé, enlevé depuis le 7 février dernier.