Port-au-Prince, 24 octobre 2020- L’opposition se prépare à présenter au grand public son plan de remplacement du président Jovenel Moïse dont le mandat expire, constitutionnellement, le 7 février 2021, selon qu’a affirmé samedi, le dirigeant du Grand Rassemblement pour l’Evolution d’Haïti (GREH), Himmler Rebu.
Rebu a fait savoir que plusieurs regroupements de partis politiques et d’organisations de la société civile s’activent sérieusement en vue de proposer, dans les prochains jours, un plan qui permettra un départ ordonné du pouvoir de M. Moïse afin d’éviter que le pays ne plonge dans le chaos total.
‘’En plus du départ de Jovenel Moïse, ce plan contiendra également les éléments indispensables d’une transition démocratique pour mettre le pays sur les rails après la chute du régime en place qui n’a apporté que misère, désolation et le désespoir au peuple haïtien, a-t-il précisé.’’
L’ancien colonel Rebu qui fait peu de cas des déclarations de Jovenel Moïse relatives à l’adoption d’une nouvelle constitution avant l’organisation d’élections dans le pays, estime que la priorité pour le président serait de préparer sa sortie, après s’être fait berner par les américains sur la question des élections.
Selon Himmler Rebu, la promesse de l’adoption d’une nouvelle constitution faite par Jovenel Moïse, serait un clin d’œil aux américains qui ont laissé entendre que les élections doivent avoir lieu dès que les conditions techniques le permettront, alors qu’avant, ils exigeaient que des législatives se tiennent en janvier 2021.
Le dirigeant du GREH pense que M. Moïse veut jouer sur la question de la constitution afin de bénéficier d’une rallonge de son mandat au-delà du 7 février 2021, date à laquelle son mandat constitutionnel arrive à expiration.
Il minimise également les prétendues négociations tenues entre le pouvoir en place et l’opposition en vue d’une cohabitation politique. Selon M. Rebu l’opposition dont il fait partie n’est pas représentée a ces négociations qui ne permettront pas nécessairement de résoudre la crise, le sort de Jovenel Moïse étant déjà scellé.
Jovenel Moïse a capitulé sur son projet d’élections posant l’adoption d’une nouvelle constitution comme préalable à la tenue de nouvelles élections en Haïti. Lors d’une adresse à la nation vendredi, M. Moïse a rendu la constitution de 1987 responsable de l’ingouvernabilité du pays.