Port-au-Prince, lundi 7 juin 2021- L’Operasyon Tèt Ansanm justifie son refus de rencontrer les émissaires de l’OEA par ‘’son attachement à la constitution qui, écrit-elle, au terme de l’article 134-2, précise que le mandat constitutionnel de M. Jovenel Moïse a pris fin depuis le 7 Février 2021.’’
Dans une correspondance adressée au représentant de l’organisation hémisphérique en Haïti en date du 7 juin, Cristobal Dypouy, l’Operasyon Tet Ansanm dit ‘’se trouver dans l’impossibilité au double point de vue moral et politique de répondre à l’invitation qui, souligne-t-elle, ne prend pas en considération la fin de ce mandat, et ce, malgré la résolution du 6 février 2021 du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), Co dépositaire de la souveraineté nationale, constatant également la fin de ce mandat.’’
l’Operasyon Tèt Ansanm qui dit croire en l’urgence de trouver les voies et moyens pour rétablir l’Etat de droit et sortir Haïti de sa profonde anomie, fait remarquer que les crimes de sang, le gaspillage des fonds publics, l’insécurité galopante sont autant de maux qui caractérisent actuellement la vie dans le pays.
Le regroupement politique estime paradoxale ‘’qu’en dépit de la dégradation politique, sociale et économique, provoquée par une gouvernance basée sur la corruption, les crimes et les massacres d’Etat, l’organisation hémisphérique a toujours adopté une posture de tolérance et un comportement partisan au regard des dérives répétitives de M. Jovenel Moïse.’’
‘’Cette attitude suscite de sérieux doutes, auprès des institutions politiques et de la société civile du pays, sur les objectifs et le bienfondé de cette nouvelle mission,’’ soutient l’Operasyon Tet Ansanm.
Elle invite l’OEA à appliquer la charte démocratique interaméricaine relative à la violation des normes démocratiques et au respect des droits humains par un pouvoir illégitime, illégal et corrompu dont le mandat a pris fin le 7 février 2021 au terme de l’article 134-2 de la constitution…
La plateforme politique met l’accent également sur le sur ce qu’elle appelle le silence complice et l’inaction de l’OEA face au climat de corruption, de mauvaise gouvernance et de terreur instauré par l’actuel pouvoir à travers de crimes assimilés par les organisations de défense de droits humains de crimes contre l’humanité.
L’Operasyon Tet Ansanm insiste sur le mutisme de l’OEA sur les massacres de La Saline, Bel-Air, Cité Soleil, Nan Shada au Cap-Haitien, les assassinats de Jacques Dubois, de Grégory Saint-Hilaire d’Evelyne Sévère, la prolifération des gangs armés a la solde du pouvoir en place, la politisation de la police nationale, l’adoption de décrets scélérats, la mise en place d’un CEP illégal entre autres.