L’insécurité croissante générée par l’activité des gangs et l’assassinat de personnalités connues peut compromettre les élections en Haiti, écrit le BINUH

Antonio Guterrez, Secrétaire Général des Nations-Unies

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 6 octobre 2020-(RHI)- C’est ce qu’a écrit, en termes voilés, la représentante du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), Helen La Lime, dans un rapport de 42 pages transmis au Secrétaire général des Nations-Unies), Antonio Guterres, sur la situation en Haïti.

Dans ce document distribué le 25 septembre 2020 où des omissions et des non-dits ont été relevés sur la vraie réalité politique en Haïti notamment en ce qui concerne les gangs armés et les violations systématiques de droits humains par le pouvoir, l’américaine Helen La Lime a informé que “le système des Nations-Unies  continue de renforcer son partenariat avec les autorités haïtiennes sur des réformes institutionnelles à entreprendre”. Pourtant, a t-elle noté, “ces progrès ont été limités en raison du vide institutionnel  créé par la non-organisation d’élections pour renouveler le parlement haïtien et par l’absence  persistante  de consensus sur un nouveau programme politique commun”.

Dans ce rapport, le BINUH a encore noté que “la polarisation est extrême dans le pays en raison du fait que le dialogue nécessaire officielle pour sortir le pays de l’impasse n’a pas repris depuis le dernier cycle de négocaitions  tenu le 24 février  2020, sous la houlette des Nations-Unies, l’OEA et la Nonciature Apostolique à Port-au-Prince”.

Tout en signalant que le gouvernement haïtien a renforcé son action dans le domaine des droits de l’homme en procédant à la nomination le 8 juillet dernier de Jessy Ménos, à titre de Ministre déléguée en charge des droits de l’homme et de la lute contre la pauvreté extrême, la représentante des Nations-Unies en Haïti n’ a pas fait état de la répression policière sanglante qui s’évit au pays et des manifestations, rassemblements et sit-in  anti-gouvernementaux  qui sont reprimés avec la dernière rigueur. Tandis que les activités publiques des groupes armés  G-9 et Phantômes 509  sont tolérees.

“Les tensions politiques ont été encore exarcerbées au mois de juin dernier avec les appels de l’opposition haïtienne au départ du pouvoir du président Jovenel Moïse,” a fait remarquer la patronne du BINUH, rappelant que le 21 août dernier, 228 membres de partis d’opposition au régime en place et des groupes de la société civile ont rejeté la tenue d’élections sous la férule de Jovenel Moïse et se sont engagés à trouver entre eux un accord sur la constitution d’un gouvernement de transition

Pourtant, Helen La Lime s’est réjouie du fait que “des progrès ont été accomplis dans les préparatifs  du lancement d’un nouveau cycle électoral en 2021”. Elle a cité entre autres un projet de décret électoral en date du 23 juillet dernier a été soumis au président Jovenel Moïse et la mise à jour des listes électorales .

Elle n’a pas non plus précisé les circonstances dans lesquelles ce nouveau CEP inconstitutionnel qui fait l’objet de constestation d’une large frange de la société a été créé et également l’illégalité entourant le processus de fabrication de la carte électorale Dermalog pour remplacer celle existante déjà.

Helen La Lime a déclaré  que, sur le plan électoral, l’incertitude demeure en l’absence d’un “consensus sur les aspects  clefs de la préparation  des élections notamment en ce qui conserne le calendrier électoral et la composition du nouveau Conseil Electoral Provisoire”.

En guise de conclusion, le Secrétaire général des Nations-Unies  Antonio Gutteres dit souhaiter  le renforcement de la cohésion du système des Nations-Unies  afin d’aider Haïti à mieux se relever  et d’accélérer les réalisations des objectifs de développement durable