Port-au-Prince, 17 décembre 2020- Les décrets portant création, organisation et fonctionnement de l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI) et sur le renforcement de la sécurité publique continuent de susciter des réactions de réprobation.
Des organisations de la société civile, de défense des droits humains et politiques ont appelé au retrait pur et simple de ces décrets jugés scélérats et attentatoires aux libertés individuelles et aux droits fondamentaux des citoyens.
Pour sortir du pétrin de ces décrets controversés que même les alliés du président Jovenel Moïse du Core Group ont dénoncé, l’exécutif a fait appel à l’Office de Protection du Citoyen (OPC) pour l’aider à revisiter certains articles considérés comme des irritants, a informé ce jeudi 17 décembre 2020, Guichard Doré, conseiller du chef de l’Etat.
Doré qui a défendu du bec et des ongles jusqu’en début de semaine, les décrets incriminées, a estimé que c’est une bonne chose que la question sécuritaire suscite du débat dans le pays et qu’il revient désormais à l’OPC d’effectuer un travail d’évaluation des différents articles controversés pour apporter son éclairage.
Il s’est dit conscient de la prolifération des gangs armés à travers le pays et le trafic illégal des armes et des munitions qui menacent la survie et la stabilité de l’Etat. Selon Guichard Doré, l’Etat ne peut pas rester les bras croisés sans réagir face à un si grand danger qui plane sur le pays, personne n’étant à l’abri de l’insécurité.
Quant au président Jovenel Moïse, il avait laissé entendre dimanche dernier lors d’une visite à Ouanaminthe qu’il n’entendait pas revenir sur ces décrets. Il avait fait savoir que ce sont ceux qui financent la déstabilisation de l’Etat qui critiquent ses décrets, se défendant du même coup d’être un dictateur.