Port-au-Prince, 4 Août 2020- Au moins cinq organisations syndicales du secteur du transport ont reçu la correspondance de l’exécutif les demandant de désigner, dans les 72 heures, un représentant au nouveau Conseil Electoral Provisoire (CEP) en cours de formation.
Les 72 heures se sont déjà écoulées, cependant, les syndicats du secteur du transport ne parviennent toujours pas à s’entendre sur l’opportunité ou non du choix leur représentant au CEP.
Montès Joseph, dirigeant de Front Unifié des Transporteurs et Travailleurs Haïtiens (FUTTH), se réjouit de l’initiative du président de la République consistant à mettre en place le CEP en vue de lancer le processus électoral dans le pays.
Joseph informe que des consultations sont en cours au niveau des différents acteurs du secteur syndical en vue de dégager un consensus sur la désignation d’un représentant dudit secteur a l’institution électorale, admettant que sans ce consensus, il sera difficile de parvenir à un choix.
Le dirigeant du Monde Syndical haïtien (MOSHA), Hermanès Similien désapprouve l’initiative du président Jovenel qui se lance dans la constitution d’un CEP dans le contexte actuel où sa crédibilité est particulièrement érodée.
Il estime que le pays n’est pas prêt à se lancer dans un processus électoral sans la conclusion d’un accord préalable entre les différents protagonistes de la crise. Selon lui, les conditions ne sont pas réunies pour avoir des élections dans le pays où les bandes armées continuent d’imposer leur loi a la population.
Duclos Bénissoit du Mouvement Unifié des Transporteurs Haïtiens (MUTH), estime pour sa part, que la démarche du chef de l’Etat est mal engagée et vouée à l’échec.
Bénissoit croit qu’aucun consensus ne pourra être dégagé au niveau du secteur syndical haïtien tant les divergences sont profondes. Selon lui, on ne pas compter sur le secteur du transport pour designer un représentant au CEP, d’autant que les conditions ne sont pas forables pour l’organisation d’élections dans le pays.
Duclos Bénissoit estime qu’il est inutile de parler de mise en place du CEP et d’élections sans un accord politique entre les acteurs impliqués dans la crise qui secoue le pays depuis plusieurs années.
A part le secteur vodou, aucun autre secteur n’a apparemment délégué de représentant au CEP. Certains secteurs concernés par ce processus n’auraient toujours pas reçu de correspondance de la part du pouvoir exécutif.