Le statu quo persiste toujours en Haïti, trente (30) ans après les premières élections démocratiques du 16 décembre 1990

Dr. Maryse Narisse, Coordonnatrice Nationale de Fanmi Lavalas

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 16 décembre 2020-(RHInews) – Des manifestants ont gagné les rues de la capitale ce 16 décembre 2020 pour faire passer leurs revendications en matière de justice, sécurité et bonne gouvernance, à l’occasion du 30e anniversaire des premières élections libres et démocratiques de l’histoire moderne d’Haïti ayant porté au pouvoir Jean-Bertrand Aristide.

Ils étaient en nombre substantiel dans les rues à réclamer le départ du président Jovenel Moïse qu’ils jugent corrompu et prédateur des droits de l’homme. Au nombre desquels figurent l’ex-député Serge Jean-Louis, Rony Thimothé (MOPODH) et le militant Biron Odigé.

Les manifestants ont réclamé la libération de l’homme politique et ex-député Arnel Bélizaire et plusieurs autres militants qui continuent de croupir dans les geôles du centre carcéral de la Croix-des Bouquets.

L’un des avocats d’Arnel Bélizaire, Me. Caleb Jean-Baptiste a critiqué le comportement du Commissaire du gouvernement près de la Cour d’Appel de Port-au-Prince, Me. Claude Jean qui refuse de faire libérer Arnel Bélizaire, Killick, Babas, Ti Bécane ainsi connus, malgré une décision de justice en leur faveur.

Pour sa part, l’organisation Fanmi Lavalas a commémoré à sa façon cette date devenue historique dans les locaux de la Fondation Aristide, à Tabarre, ce 16 décembre.

La Coordonnatrice du mouvement Lavalas et également ex-candidate à la présidence lors des dernières élections de 2015 et de 2016, Dr Maryse Narcisse, a dressé un tableau sombre du pays caractérisé notamment par des assassinats, des massacres à répétition, la corruption, la misère et l’injustice.

En présence de toutes les structures, militants et sympathisants de l’organisation, Dr Maryse Narcisse a réaffirmé le soutien et la solidarité de Fanmi Lavalas et son leader charismatique Jean-Bertrand Aristide avec la population qui cherche encore la voie du salut à travers la mise en place d’un gouvernement de salut public pour mener à bien la transition politique.

“Sans le coup d’Etat contre le père fondateur Jean-Jacques Dessalines en 1806 et les deux autres coups contre le président Jean-Bertrand Aristide, le pays serait dirigé autrement”, a lancé Maryse Narcisse, déclarant que l’organisation Fanmi Lavalas “reste attaché” aux idéaux du 16 décembre 1990 relatifs à la justice pour tous, à un mieux-être collectif et à la bonne gouvernance.

Une coalition des forces du changement a élu le 16 décembre 1990 Jean-Bertrand Aristide à la magistrature suprême de l’Etat avec un score de 67% des voix contre une alliance droite/gauche Alliance Nationale pour la Démocratie et le Progrès (ANDP) du trio Serge Gilles, Déjean Bélizaire et Marc L. Bazin devenu par la suite Premier Ministre du pouvoir militaire du général putschiste Raoul Cédras.