Port-au-Prince, 27 août 2020- La Fédération Protestante d’Haïti (FPH) est ferme sur sa position. Le secteur protestant n’entend désigner son représentant au Conseil Electoral Provisoire (CEP) qu’après avoir obtenu du président de la République, le retrait pure et simple du décret du code pénal, selon le président de la FPH, Pasteur Calixte Fleuridor interviewé jeudi par RHINEWS.
‘’C’est la condition sine qua non, dit-il, en plus d’autres considérations relatives à la conjoncture sociopolitique.’’
‘’Nous avons organisé de nombreuses marches pacifiques dans plusieurs régions du pays et nous avons adressé au chef de l’Etat une pétition qui a recueilli plus de cent-cinquante (150,000) mille signatures pour exiger le retrait du code pénal dont certains articles sont immoraux et contraires à notre foi. Nous avons fait des rencontres avec de hautes autorités publiques autour de ces mêmes revendications, jusqu’à date nous n’avons reçu aucune réponse, souligne Pasteur Calixte.’’
Déplorant le comportement du pouvoir en place qui fait une mauvaise gestion du pays, M. Fleuridor dit ne pas comprendre comment on pourrait espérer du secteur protestant, la désignation d’un représentant au CEP, sans que ses revendications n’aient été satisfaites.
‘’Cela n’aurait aucun sens et tout le monde se moquerait de nous, avec raison, si nous acceptions de marcher dans une telle logique, soutient l’homme de Dieu.’’
‘’Nos revendications, une fois satisfaites, nous serons en mesure d’entamer des consultations avec les différentes organisations et missions évangéliques non membres de la Fédération Protestante d’Haïti pour nous mettre d’accord sur le choix d’un représentant du secteur protestant au CEP, soutient-il.’’
Il déplore également que l’exécutif ait choisi d’écrire et la FPH et une organisation membre de la Fédération, ‘’Forces des Eglises Evangéliques pour le Développement Social’’ (FOEDES) dans le cadre des démarches en cours en vue de la formation du nouveau CEP.
‘’Il s’agit d’une manœuvre déloyale en vue de diviser le secteur protestant dans la perspective de la mise en place du Conseil Electoral Provisoire, selon Calixte Fleuridor qui invite l’exécutif à se ressaisir.’’
Estimant que les conditions ne sont pas réunies pour avoir de bonnes élections dans des conditions acceptables dans le pays, Pasteur Calixte Fleuridor invite l’exécutif à s’attaquer aux problèmes de l’insécurité criminelle, la prolifération des gangs armés, l’insécurité alimentaire, l’inflation et la crise économique qui affectent dangereusement la majorité de la population.
Selon lui, il y a nécessité d’apporter une réponse en urgence à ces différents problèmes qui menacent le fondement de la nation, de la démocratie et des droits humains.
‘’Quand on tue impunément des enfants en bas âge, des femmes enceintes, on brûle des maisons et qu’on viole des mineures, cela doit interpeller la conscience de tous, notamment ceux qui ont la charge d’assurer la défense et la protection des victimes mais qui ont failli à leurs taches, souligne Calixte Fleuridor.