Le secteur protestant haïtien demande à Jovenel Moïse de prendre acte de la fin de son mandat, le 7 février 2021

Jovenel Moise, president ''de facto'' d'Haiti

Port-au-Prince, 17 janvier 2021- Le président Jovenel Moïse ne pourra pas compter sur le soutien du secteur protestant pour s’accrocher au pouvoir après la fin de son mandat, le 7 février 2021.

C’est ce qu’expriment la Conférence des Pasteurs Haitiens (COPAH), Conseil National Spirituel des Eglises (CONASPE), la Fédération des Pasteurs Haïtiens (FEPAH) et la Fédération protestante d’Haïti (FPH) dans une position commune adoptée à la suite d’une rencontre de réflexion tenue le 12 janvier dernier à Tabarre sur la situation générale du pays, à la veille du 7 février 2021.

Ces organisations exigent le respect de la constitution notamment les dispositions des articles 134-1 et 134-2

Dans un communiqué conjoint, ces quatre (4) principales organisations du secteur protestant haïtien comparent la situation qui sévit actuellement en Haïti, à une chaudière bouillante, prête à exploser, une colère qui gronde et un chaos terrible qui menace” notre pays.

‘’Nous sommes littéralement assis sur une poudrière, une situation dangereuse exacerbée par l’entêtement de Monsieur Jovenel Moïse à se maintenir au pouvoir après le 7 février 2021, date constitutionnelle de la fin de son mandat, soulignent ces organisations qui s’expriment sans langue de bois.’’

Notant qu’une dictature est en train de se mettre en place dans le pays, les organisations protestantes soulignent que, ‘’S’entêter à rester au-delà de son mandat constitutionnel, c’est s’engager dans une aventure dangereuse car il s’agit ici d’une violation flagrante de la Constitution.’’

Selon elles, M. Moïse sait pertinemment que son mandat prend fin le 7 février 2021, tout comme il a su lorsque le mandat des 20 sénateurs était arrivé à sa fin en constatant en janvier 2020 sa caducité.

Pour ces organisations du secteur protestant, Jovenel Moïse veut établir une dictature dans le pays. Elles veulent pour preuves, la création d’un CEP illégitime et contesté, le cautionnement de l’action des gangs armés dans les quartiers populaires, l’impunité dont jouissent les criminels, le blocage du dossier Petro Caribe et la publication d’un ensemble de décrets liberticides.

Tous ces actes constituent la preuve que le gouvernement en place est en train de s’engager dans une voie dangereuse selon les organisations qui y voient une démarche pour établir une dictature dans le pays.

Elles exhortent les organisations internationales notamment l’OEA et l’ONU à cesser immédiatement leur ingérence en soutenant un Président ouvertement en rébellion contre la loi et la constitution du Pays.

Les organisations protestantes appellent les forces vives du pays (secteurs religieux, patronal, syndical et autres) à prendre clairement position en faveur d’une transition pacifique afin d’épargner au pays et aux citoyens les douleurs et les affres d’une violence aveugle.

Elles en profitent pour proposer aux organisations de la société civile, une rencontre en vue de mettre en place un comité de soutien et de réflexion afin d’encadrer les initiatives d’une transition de rupture, telle qu’exigée par la société haïtienne.

 

POSITION DU SECTEUR PROTESTANT