Le secteur démocratique et Populaire (SDP) a boudé l’invitation de la mission de l’OEA

Des emissaires de l'OEA en recus par Jovenel Moise et son premier ministre a.i, Claude Joseph

Port-au-Prince, mardi 8 juin 2021- Le secteur démocratique et populaire (SDP) justifie son refus de rencontrer la mission de l’Organisation des Etats Américains (OEA) par l’attitude complaisante et complice de l’organisation hémisphérique vis-à-vis de Jovenel Moïse, accusé d’avoir démantelé toutes les institutions haïtiennes et mis à mal la démocratie et l’Etat de droit.

Selon le SDP, des massacres ont été perpétrés par des réseaux criminels liés au régime PHTK a La Saline, au Bel-Air, Carrefour-Feuilles, au Pont-Rouge et à Cité Soleil, l’OEA ne s’est jamais prononcée sur les atrocités dont sont victimes des habitants des quartiers défavorisés, se contentant se supporter le pouvoir en place dans toutes ses entreprises malsaines.

Dans une longue correspondance adressée à l’OEA, le SDP a étalé des faits accablants dont le pouvoir en place se serait fait coupable, notamment du pillage des fonds publics, des violations systématiques de la constitution, des droits humains, de la fédération des gangs armés qui terrorisent la population, des décrets liberticides et du CEP illégal et contesté ect…

En plus du fait que Jovenel Moïse n’a aucune légitimité pour être à la tête de l’Etat, son mandat ayant pris fin depuis le 7 février dernier, le secteur démocratique et populaire estime que sa gestion s’est révélée une catastrophe.

Le SDP reproche à l’OEA de s’être associée avec un homme qui a fait un coup d’Etat en s’accrochant au pouvoir de manière illégitime et illégale, malgré la fin de son mandat constitutionnel, conformément aux dispositions de l’article 134-2 de la constitution.

‘’ La présence de Jovenel Moïse au Palais national, devenu un usurpateur de titre et de fonction depuis le 7 février 2021, représente le seul et principal obstacle à l’organisation des élections en Haïti, que nous voulons tous,’’ écrit le secteur démocratique.

Réitérant son attachement au choix de Me Joseph Mécène Jean-Louis, président désigné de la transition, le SDP affirme que la solution à la crise actuelle passe nécessairement par le départ immédiat de Jovenel Moïse qui n’a plus de mandat et avec qui, il n’entend ni négocier ni cohabiter.

Une mission de l’OEA est actuellement en Haïti jusqu’au 10 juin afin de tenter de trouver un accord politique avec les différents protagonistes de la crise. Une tache particulièrement difficile, compte tenu du fait que l’OEA est accusé d’avoir ignoré les souffrances de la population haïtienne et pris parti pour le pouvoir en place.