Le référendum constitutionnel de Jovenel Moïse semble être dans l’impasse : La tutelle internationale met en doute sa crédibilité

Meagher Helen Lalime, cheffe du BINUH

Port-au-Prince, 13 avril 2021- ‘’A ce stade, le processus n’est pas suffisamment inclusif, participatif ou transparent,’’ c’est le constat que fait le bureau intégré des nations-unies en Haïti (BINUH) du projet de référendum constitutionnel de Jovenel Moïse programmé pour l’été prochain.

Le BINUH a toujours soutenu ce projet de nouvelle constitution de M. Moïse qui ne fait pas consensus au sein des forces politiques et sociales.

Le BINUH qui apporte un soutien technique à la réalisation de cette démarche de Jovenel Moïse dont le mandat a expiré depuis le 7 février dernier, souligne que, l’appropriation nationale du projet de constitution exige l’engagement d’un éventail plus large des acteurs politiques, sociétaux y compris les groupes de femmes et religieux dans tout le pays.’’

Le BINUH, instance de tutelle internationale, tient ces propos, vingt-quatre (24) heures après la cérémonie de restitution des travaux organisés par l’office de la protection du citoyen (OPC) sur l’avant-projet de la nouvelle constitution.

Pour sa part, Gregory Meeks, président de la commission des affaires étrangères de la chambre des représentants des Etats-Unis, estime que, l’actuel gouvernement haïtien manque de crédibilité pour organiser un référendum constitutionnel, arguant qu’il n’a rien fait pour inclure la société civile et le parlement haïtien dans le processus.’’

Il rappelle que, ‘’Lors de l’audience du mois dernier, un groupe bipartite a convenu que le référendum de juin ne serait ni légitime ni utile. Des témoins ont déclaré que le référendum proposé violait la Constitution haïtienne et était une tentative de concentrer le pouvoir entre les mains de l’exécutif.’’

En réaction, Mathias Pierre, ancien candidat à la présidence et transfuge du parti ‘’Pitit Dessalines’’ de Jean-Charles Moïse, actuel ministre de facto chargé des questions électorales écrit ceci sur son compte twitter : ‘’ J’ai rencontré brièvement le Congressman Gregory Meeks à Miami hier et j’ai compris qu’il a eu de mauvaises informations sur le processus de la Nouvelle Constitution, pensant qu’il faut un Parlement pour cela. Nous allons faire de sorte à lui fournir les bonnes informations.’’

De nombreuses organisations politiques et de la société civile reprouvent le projet de la nouvelle constitution de Jovenel Moïse qu’elles soupçonnent de vouloir instaurer une dictature dans le pays mais aussi une présidence à vie parcellaire.

Elles estiment que la démarche de Jovenel Moïse qui s’accroche au pouvoir illégitimement et illégalement, n’a ni titre ni qualité pour entreprendre une telle initiative pour adopter une nouvelle constitution, d’autant que cette démarche viole la constitution de 1987.