PORT-AU-PRINCE, jeudi 19 décembre 2024– Dans un communiqué, le Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) présente ses propositions pour sortir Haïti de la crise multidimensionnelle qui mine le pays depuis des décennies. Le document insiste sur la nécessité de rompre avec les pratiques politiques criminelles et la corruption administrative qui, selon le parti, « ont précipité la nation dans un déclin dramatique, semant la honte et le désespoir ».
Le RDNP appelle à une transformation profonde et durable, en formant une équipe dynamique et déterminée capable de répondre aux aspirations d’un peuple qui rejette les élites dirigeantes accusées d’être « détachées de la réalité » et de tourner le dos à une population accablée par la violence généralisée. Cette dernière, exacerbée par des gangs armés, a atteint des proportions alarmantes, comme en témoignent les événements tragiques récents dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite. « Une catastrophe qui aurait pu être évitée avec une gouvernance efficace à la tête du pays », déplore le RDNP, tout en exprimant sa solidarité envers les familles endeuillées, particulièrement celles du Warf de Jérémie dans la commune de Cité Soleil.
Selon le RDNP, la situation actuelle est aggravée par une incapacité manifeste de l’État à sécuriser le territoire national. « Les enlèvements se multiplient, les routes vitales sont bloquées, et les camions de marchandises sont régulièrement interceptés par des groupes armés », souligne le communiqué. L’insécurité a également conduit à la fermeture de nombreuses entreprises, au pillage et à l’incendie d’hôpitaux, plongeant des milliers de personnes dans le chômage.
Le RDNP pointe également du doigt les violations des droits des migrants haïtiens par la République dominicaine, dénonçant des déportations effectuées « en violation flagrante du droit international humanitaire ». Ces refoulements, souvent effectués dans des conditions inhumaines, reflètent l’échec de l’État haïtien à offrir des conditions de vie dignes à ses citoyens. « Les deux États doivent impérativement collaborer pour élaborer des solutions concertées et respecter le droit international », insiste le RDNP.
Le parti critique vivement le Conseil présidentiel de transition (CPT), qu’il accuse de protéger des conseillers impliqués dans des scandales de corruption. « La résolution adoptée le 4 octobre 2024 témoigne d’une solidarité ouverte envers des individus incriminés, mettant en lumière l’absence d’éthique au sein de cet organe », souligne le RDNP. Le discours de l’ancien coordonnateur du CPT, M. Edgard Leblanc Fils, dénonçant cette résolution, est cité comme preuve de la perte de confiance de la population envers cette institution.
Face à cette gouvernance jugée partisane et inefficace, le RDNP propose une alternative basée sur la neutralité et la constitutionnalité. Le communiqué appelle à l’élimination du CPT et à la mise en place d’une présidence provisoire confiée à un juge de la Cour de cassation pour une période de 15 mois, accompagnée de la formation d’un gouvernement d’union nationale. « Il est essentiel de rétablir la normalisation de la vie institutionnelle du pays en s’appuyant sur des institutions crédibles et respectueuses des principes démocratiques », précise le RDNP.
Le RDNP lance un appel aux démocrates, patriotes, progressistes et membres de la société civile pour engager des discussions en vue de corriger la transition en cours. « La raison et le bon sens nous imposent de faire autrement », affirme le parti, soulignant que seule une réflexion collective et responsable pourra conduire Haïti vers une solution durable et éviter une explosion sociale imminente.