Le projet de référendum sur une nouvelle constitution très critiquée par des proches du pouvoir de facto

Gabriel Fortune, ex-maire des Cayes

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 18 avril 2021 –(RHInews)- Le projet de référendum sur une nouvelle constitution du pouvoir de facto prévu pour le 27 juin 2021 a été remis en question le 19 avril par Liné Balthazar, le responsable du parti PHTK sous la bannière duquel Jovenel Moïse a été élu président de la République.

Pour Liné Balthazar, les conditions techniques et matérielles ne sont pas réunies pour une consultation pareille. Il a mis en doute la capacité du Conseil Electoral Provisoire de Jovenel Moïse à réaliser cette activité en moins de deux mois.

Pour ce qui concerne l’ONI (Office National d’Identification) chargé de produire la carte d’identification nationale permettant aux électeurs de se rendre aux urnes, Liné Balthazar a fait savoir que cette institution n’est pas en mesure de délivrer le quota de cartes aux citoyens qui en font la demande, avant l’échéance du 27 juin 2021.

Au moins 6 millions 700 mille citoyens seraient en âge de voter. Tel est le chiffre avancé par Liné Balthazar, s’appuyant sur des données du Bureau des Nations-Unies en Haïti. D’autres sources font état de 7.5 millions d’électeurs potentiels. Tandis que, l’ONI n’a pas encore la capacité de satisfaire cette demande.

“Nous ne voulons pas participer à cette conspiration du silence. C’est pourquoi, nous nous dissocions de cette démarche”, a déclaré Liné Balthazar, ajoutant que Jovenel Moïse doit faire face à cette vérité, même si on le lui cachait.

Pour sa part, l’ex-sénateur du Sud, Jean Gabriel Fortuné, a appelé Jovenel Moïse à faire le retrait de son référendum sur une nouvelle constitution prévu pour le 27 juin prochain.

“Il s’agit d’une catastrophe programmée”, a prédit Jean Gabriel Fortuné, un supporteur de la première heure du pouvoir PHTK, ajoutant que Jovenel Moïse dont il est l’un des conseillers n’a aucune obligation morale et politique pour forcer le pays à marcher dans un projet mort-né.

L’ancien Maire du Sud a critiqué Jovenel Moïse pour avoir voulu changer la constitution sans un consensus minimal au sein de la population.

L’ancien délégué départemental du Sud a affirmé que, contrairement à l’interprétation générale de l’article 134-2 de la constitution de 1987 amendée, le mandat de Jovenel Moïse arrive à échéance le 7 février 2022, lors d’une déclaration le 19 avril 2021 sur Radio Solidarité.