Le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens dénonce la gestion du pouvoir de transition en Haïti et alerte sur l’avenir du pays…

Edmonde Suplice Beauzile, parti FUSION

PORT-AU-PRINCE, 23 janvier 2025Dans un communiqué officiel, le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens (PFSDH) a exprimé son inquiétude face à la gestion actuelle du pouvoir en Haïti, qu’il accuse de privilégier les intérêts d’un petit groupe au détriment de l’ensemble de la population. Le communiqué du Directoire du parti dénonce ce qu’il décrit comme une manipulation du système étatique destinée à concentrer les ressources et le contrôle entre les mains des dirigeants actuels et de leurs proches.

Le PFSDH affirme que le gouvernement agit selon une logique de « koulev nef tèt », une allégorie soulignant la fragmentation du pouvoir au sein d’un groupe restreint, chaque conseiller présidentiel et le Premier ministre se partageant des sphères d’influence. Selon le parti, ce mode de fonctionnement a transformé Haïti en dix « kasikas », où les décisions importantes, telles que les nominations dans les institutions publiques stratégiques comme l’APN, l’EDH, l’AAN, la DGI, l’AGD ou l’ONA, sont prises en fonction d’intérêts partisans.

Pour le PFSDH, cette stratégie vise à préparer des élections frauduleuses, où les résultats seraient biaisés en faveur de l’actuel pouvoir en place. « Ce que nous observons aujourd’hui rappelle les dérives des élections de 1995 et 2000. Ces scrutins avaient été marqués par une manipulation massive et une domination absolue du parti au pouvoir », affirme le Directoire dans son communiqué.

En évoquant ces précédents électoraux, le parti souligne qu’en 2000, la population haïtienne avait largement boycotté les urnes face à l’absence de transparence et d’équité. Les résultats, bien que favorables au pouvoir en place, avaient conduit à des contestations, des mobilisations populaires et, ultimement, à l’instabilité politique et au renversement du président. Le PFSDH avertit que des pratiques similaires sont actuellement mises en œuvre, avec pour conséquence prévisible une aggravation de la crise économique, sociale et sécuritaire du pays.

Le communiqué dresse un bilan alarmant des neuf mois écoulés sous le gouvernement actuel. Il accuse les autorités de ne pas avoir contenu l’expansion des gangs armés, qui sont aujourd’hui plus puissants et menaçants que jamais. Les kidnappings se multiplient, causant des traumatismes et des pertes humaines considérables. Les infrastructures essentielles, comme les écoles, les églises et les hôpitaux, continuent d’être incendiées ou pillées, paralysant davantage la vie sociale et économique.

En outre, le PFSDH critique vivement le rôle de la communauté internationale et de la CARICOM, qu’il accuse d’avoir soutenu un régime incapable de répondre aux défis colossaux auxquels le pays est confronté. Le parti appelle à une révision immédiate des approches actuelles, qu’il considère comme un échec complet.

Le PFSDH exhorte les citoyens et les forces vives de la nation à se mobiliser pour empêcher ce qu’il qualifie de tentative de « kidnapper » les élections à venir. Le parti met en garde contre les conséquences désastreuses d’une telle entreprise sur l’avenir du pays.