Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, le 17 septembre 2020- (RHInews)- Le tweet du fonctionnaire du Département en date du 16 septembre 2020 enjoignant le président Jovenel Moise à prendre des dispositions pour organiser des élections est diversement interprété dans le milieu haïtien.
Ce tweet relayé par l’Ambassade américaine à Port-au-Prince est perçu comme une ingérence américaine dans les affaires internes d’Haïti, au regard de la Convention de Vienne en son article 40 régissant les relations diplomatiques entre Etats, estiment des leaders politiques.
“Haïti doit faire son travail et former un nouveau CEP avec des membres ayant une réputation d’intégrité, d’honnêteté et de compétence pour organiser le processus électoral libre et juste”, a déclaré le haut fonctionnaire du Département d’Etat, sous couvert de l’anonymat.
L’autre partie du texte relatif à des “conséquences pour ceux qui y font obstacle” fait piaffer des secteurs se réclamant de l’opposition et d’autres activistes politiques.
Le leader du regroupement politique “Pitit Dessalines”, Jean-Charles Moise qualifie cette idée de vœux pieux, puisque, selon lui, les conditions objectives pour l’organisation des joutes même partielles ne sont pas réunies, pour l’instant.
Rosemond Pradel de la Fusion des Socio-Démocrates minimise cette idée qui va à l’encontre des souhaits de la population haïtienne. ‘’Le pouvoir en place a raté plusieurs échéances électorales pour renouveler le personnel politique du pays, pourquoi le gouvernement américain était-il resté muet, s’interroge M. Pradel ?’’
Le trio du Secteur Démocratique et Populaire composé d’André Michel, Marjory Michel et Schiller Louidor déclare rejeter d’un revers de main cette déclaration et dit ne pas marcher dans la logique de menace de l’Ambassade américaine pour faire accepter des élections bidon de Jovenel Moise.
Le Secteur Démocratique et Populaire dit rejeter d’un revers de main ces menaces du département d’Etat américain jugées contraires aux valeurs démocratiques et au droit a l’autodétermination du peuple haïtien.
Plus de trois-cents (300) organisations politiques, de la société civile, des associations socio-professionnelles et des personnalités ont signé un document le 21 août dernier réitérant leur refus de participer à des élections organisées par le président Jovenel Moïse.
Ces entités diverses qui se sont entendues sur la nécessité de mettre en place une transition politique, ont posé condition sine qua non, le départ de Jovenel Moïse du pouvoir pour qu’il y ait d’élections crédibles et transparentes dans le pays.