Chicago (Illinois), lundi 31 mai 2021- Le Conseil de la diaspora haïtiano-américaine déclare s’opposer à toute médiation de l’OEA et du Core Group dans la recherche de solution à la crise haïtienne pour plusieurs raisons.
L’organisation estime que les membres du Core Group, notamment l’OEA et l’ONU, sont responsables de la crise actuelle où Haïti a été transformé en une entreprise criminelle dirigée par le gouvernement de facto en place.
Dans une correspondance en date du 31 mai aux organisations politiques de l’opposition, de la société civile et au secteur religieux, le Conseil de la diaspora haïtiano-américaine affirme qu’aucune des institutions nommées ci-dessus ne peut être considérée comme d’honnêtes courtiers puisqu’elles ont conspiré avec le président de facto Jovenel Moïse pour transformer Haïti en une dictature.
‘’Ils ne font preuve d’aucun respect pour la volonté du peuple haïtien et sa constitution, en particulier lorsque,’’ selon l’organisation qui souligne que l’OEA avait modifié de force les résultats des élections de 2011 en faveur de Michel Martelly.
Selon l’organisation, ils ont conspiré avec le président de facto Moïse pour violer l’article 134-2 de la Constitution qui fixe la durée de son mandat, dénonçant également leur collusion avec M. Moïse pour violer l’article 284-3 qui interdit les référendums.
L’organisation explique ‘’qu’avec la complicité du Core Group, le président de facto Moise a volontairement entraîné Haïti dans l’abîme, et il fait désormais appel à ces mêmes mauvais acteurs en tant que médiateurs.’’
Soulignant qu’avec le soutien de ces mêmes membres du Core Group, l’ancien président Moïse a dissous la Cour Supreme d’Haïti (Cour de Cassation), l’une des principales institutions démocratiques chargées de résoudre les différends du pays, les haitiano-américains affirment que ‘’si Jovenel Moise souhaite sérieusement obtenir des médiateurs honnêtes, leur organisation et d’autres membres de la diaspora haïtienne sont prêts à s’associer avec les secteurs de l’opposition, de la société civile et religieux pour discuter de l’idée avec d’autres institutions telles que la Communauté des Caraïbes (CARICOM), l’Union Africaine et les organisations non-membres de l’Union européenne.’’
‘’Si les membres du Core Group et les organisations multilatérales concernées souhaitent être des partenaires constructifs dans toute discussion, nous pensons qu’il est impératif qu’ils fassent preuve d’un minimum de respect pour le peuple haïtien et sa constitution par les actes suivants : Publier des résolutions reconnaissant les articles 134-2 et 284-3 de la Constitution haïtienne ; Accepter que la Cour Supreme d’Haïti soit le principal lieu de règlement de litige.
En ce qui a trait à l’OEA, elle doit appliquer la Convention interaméricaine des droits de l’homme contre Jovenel Moïse, écrivent-ils.
Ils souhaitent également que M. Moïse soit transféré à la Cour Internationale de Justice pour les différents massacres perpétrés par ses alliés dans les quartiers de La Saline, Bel Air, Pont-Rouge, Cité Soleil et Carrefour-Feuille.
‘’Tant que de telles mesures ne seront pas prises, nous vous exhortons vivement à ne pas engager catégoriquement de négociations avec le président de facto Moïse et ces entités en tant que médiateurs, concluent-ils, précisant que la diaspora haïtienne est prête à aider de toutes les manières à ramener Haïti à l’ordre constitutionnel.’’