Port-au-Prince, 4 janvier 2021- C’est la nomination du tunisien Amor Boubaki comme conseiller juridique de la commission constitutionnelle récemment mise en place, une sorte d’appui technique au projet de réforme constitutionnelle du président Jovenel Moïse qui a poussé la Direction Politique de l’Opposition (DIRPOD) à dénoncer la complicité du BINUH avec les autorités haïtiennes accusées de violation de la constitution et des droits humains en Haïti.
La DIRPOD estime qu’il s’agit d’une prime à la violation des lois haïtiennes et que les Nations-Unies ne doivent pas encourager un président à violer la constitution de son pays dénonçant au passage le silence complice du BINUH sur les dérives autoritaires du pouvoir en place.
Dans une correspondance en date du 2 janvier, la DIRPOD a attiré l’attention du secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres sur un ensemble de violation de la charte fondamentale du pays par le pouvoir en place afin de mettre en œuvre ses projets anti-démocratiques, selon cette structure qui regroupe plusieurs partis de l’opposition.
La démocratie est mise en veilleuse en Haïti et que le pays est sorti de la charte des Etats Américains depuis le 13 janvier 2020 date à laquelle le président Jovenel Moïse a constaté la caducité du parlement près avoir sciemment refusé d’organiser les élections comme l’exige la constitution de 1987 amendée, se donnant ainsi la latitude de diriger le pays par décrets.
La DIRPOD a fait remarquer que se croyant seul maitre à bord, Jovenel Moïse a nommé, en violation de la constitution, des créatures acquises totalement à sa cause au sein de son Conseil Electoral Provisoire avec mission d’organiser un référendum constitutionnel et des élections locales, municipales, législatives et présidentielles. Cette démarche viole l’article 284-3 de la constitution stipule ce que : ‘’Toute Consultation Populaire tendant à modifier la Constitution par voie de Référendum est formellement interdite, selon la DIRPOD.’’
En se croyant le seul maitre à bord écrit la DIRPOD, ‘’il a installé une armée de terreur pour asseoir son pouvoir personnel. Dès lors, Les gangs armés se multiplient partout dans le pays et sont fédérés en G9 et Fanmi à l’initiative du pouvoir exécutif notant que les cas de Kidnapping augmentent, les familles haïtiennes sont terrorisées, endeuillées, décapitalisées.’’
Elle a fait remarquer que les organisations de droits humains ont fait des révélations terrifiantes, surprenantes lors des massacres de la Saline commandités par des officiels du pouvoir. Au Bélair, les maisons des riverains sont pillées, incendiées par les gangs du G9 et ceci en maintes occasions. Pas un mot du pouvoir. Pas une intervention de la Police. Silence absolu.’’
Rappelant que la position privilégiée que les pays membres ont conférée au secrétaire général des Nations-Unies, fait de lui le défenseur né du respect des principes démocratiques, cette plateforme politique souligne que les partis et regroupements politiques ne comprennent pas dans le contexte actuel l’apport inconditionnel du BINUH au pouvoir absolu du Président Moïse.
La DIRPOD précise qu’au regard de l’article 134-2 de la constitution de 1987 amendée le mandat de président Jovenel Moïse arrive à expiration le 7 février 2021. Elle a indiqué que les partis et regroupements politiques de l’opposition travaillent ardemment sur l’après Jovenel Moïse, soulignant du même coup que le pays marche inévitablement vers une transition démocratique.
Selon cette correspondance signée par Edmonde Supplice Beauzile, Nenel Cassy et Youri Latortue, Le 7 Février 2021 sonnera le glas de ce régime tyrannique, sanguinaire. ‘’A partir de cette date, débutera en Haïti une ère nouvelle. Au nom des principes démocratiques, le BINUH se doit d’apporter sa contribution sans faille, a suggéré la DIRPOD.’’