De notre bureau en Californie,
Californie, 30 Mai 2020, (RHInews)- Dans une lettre adressée a Mme Sison en date du 28 Mai 2020, Maxime Waters écrit ceci : ‘’Je vous écris pour vous exhorter à utiliser vos connaissances et votre expérience considérables en Haïti pour empêcher le pays de sombrer dans une spirale descendante de chaos et de violence.
Dans cette lettre, Maxime Waters rappelle à Michelle Sison qu’en tant qu’ambassadeur des États-Unis, il est de sa responsabilité de développer de bonnes relations entre les États-Unis et les pays dans lesquels elle travaille. ‘’Les États-Unis ne peuvent pas avoir de bonnes relations avec des pays qui ne respectent pas l’état de droit et les droits de l’homme internationalement reconnus, poursuit la lettre.’’
Se référant aux connaissances, aux expériences et à la longue carrière de diplomate de Mme Sison, la Congresswoman dit compter sur elle pour promouvoir le respect de l’état de droit et des droits humains fondamentaux et influencer le développement d’Haïti dans le sens positif.
Dans cette lettre, Maxime Waters évoque le dernier massacre qui a eu lieu mardi dernier à Cité Soleil. ‘’Je suis particulièrement troublé par les informations selon lesquelles un escadron de la mort dirigé par Jimmy Chérizier, communément appelé «Barbecue», accompagné de trois véhicules blindés de transport de troupes de la Police nationale haïtienne, a envahi Cité Soleil mardi, incendiant des maisons et tuant des personnes.’’
‘’Cette violente attaque, croit-elle, ferait suite à d’autres actes de violence dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince de Tokyo, Delmas et Pont-Rouge au cours des deux derniers jours, au cours desquelles des policiers alliés à Chérizier assistaient sans réagir pendant que des maisons étaient incendiées et des personnes tuées. Ces rapports, s’ils sont vrais, représentent une escalade scandaleuse et épouvantable de la violence à motivation politique contre le peuple d’Haïti, selon la lettre de Mme Waters.’’
‘’Si les rapports sont vérifiés écrit-elle, ils représentent les incidents les plus récents d’une série croissante d’attaques violentes contre des habitants de quartiers pauvres d’Haïti qui ont commencé il y a environ deux ans. En avril 2019, souligne la lettre, j’ai dirigé une délégation en Haïti, au cours de laquelle je vous ai rencontré et j’ai également rencontré des habitants de La Saline et des environs, qui ont décrit des actes de violence intolérables survenus en novembre dernier. Les survivants se sont dits préoccupés par le fait que des gangs liés au gouvernement, en collaboration avec des policiers, aient perpétré les attaques pour punir le quartier pour sa participation à des manifestations anti-gouvernementales.’’
Elle souligne aussi que depuis son voyage en Haïti, des enquêtes crédibles sur le massacre de La Saline par le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), la Mission des Nations Unies (ONU) pour le soutien à la justice en Haïti et le Haut-Commissariat sur les droits de l’homme (HCDH) et la Direction Centrale de la Police Judiciaire d’Haïti ont tous systématiquement dénoncé la violence à motivation politique. Pourtant, les auteurs présumés n’ont jamais été traduits en justice.
‘’J’ai averti en avril 2019 que l’impunité pour le massacre de La Saline encouragerait plus de violence, et tragiquement, j’ai raison. Une attaque à motivation politique dans le quartier de Bel-Air du 4 au 8 novembre 2019, a tué au moins 15 personnes, et elle pourrait avoir été menée par les mêmes chefs de gangs impliqués dans le massacre de La Saline. En outre, le HCDH a vérifié que les forces de sécurité haïtiennes étaient responsables d’au moins 19 homicides entre le 15 septembre et le 1er novembre et Amnesty International a signalé que la police haïtienne avait utilisé à plusieurs reprises une force excessive lors des manifestations antigouvernementales fin 2019, notamment en tirant illégalement des balles réelles sur les manifestants et le lancement aveugle de gaz lacrymogène
Mme Waters s’est déclarée choquée et consternée par l’escalade de la violence signalée au cours de la semaine dernière. ‘’Je vous demande instamment de vérifier si ces atrocités signalées ont bien eu lieu et, dans l’affirmative, de les condamner avec la plus grande fermeté possible et d’exiger que le Gouvernement haïtien enquête pleinement sur ces incidents et poursuive les responsables. De plus, je vous exhorte vivement à vérifier si les forces de sécurité haïtiennes impliquées dans ces violations des droits humains reçoivent des fonds américains en violation de la loi américaine.’’
‘’Ces actes brutaux et inadmissibles de violence à motivation politique en Haïti doivent cesser une fois pour toutes, conclut la lettre de Maxime Waters, congresswoman, représentante du district 43 de la Californie.’’