NEW-YORK, vendredi 24 janvier 2025–Dans un discours prononcé lors d’un briefing du Conseil de sécurité des Nations unies sur Haïti le 22 janvier 2025, l’ambassadeur Dorothy Shea, chargée d’affaires par intérim des États-Unis, a exhorté le gouvernement de transition haïtien à privilégier la gouvernance et la sécurité tout en renforçant la transparence et la lutte contre la corruption.
« Le gouvernement de transition doit donner la priorité à la gouvernance au lieu de céder aux intérêts personnels et politiques concurrents. Ce n’est pas le moment pour des querelles politiques », a déclaré l’ambassadeur Shea, appelant à une coopération accrue entre le Conseil présidentiel de transition et le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) pour créer les conditions nécessaires à des élections libres et équitables.
Elle a également insisté sur l’importance de mesures visant à restaurer la confiance de la population haïtienne, notamment par des efforts pour enquêter sur les allégations de corruption et promouvoir la transparence et la responsabilité. L’ambassadeur a souligné que la participation des femmes et des jeunes au processus politique est cruciale, tout en encourageant le BINUH à poursuivre son travail en ce sens.
Abordant la question de l’insécurité, Dorothy Shea a décrit la violence des gangs comme un obstacle majeur à la stabilité du pays. « Les attaques coordonnées par des gangs ont forcé des dizaines de milliers de résidents à fuir leurs foyers. Ces violences, y compris les meurtres ciblés, les viols de masse, les enlèvements et l’exploitation des enfants, continuent à des niveaux alarmants », a-t-elle affirmé.
Elle a condamné fermement la brutalité des gangs, notamment à Port-au-Prince, qui paralyse les infrastructures essentielles et limite l’accès à l’aide humanitaire. L’ambassadeur a salué les sanctions imposées en septembre par le Conseil de sécurité contre Prophane Victor et Luckson Elan, tout en appelant les donateurs internationaux à intensifier leur soutien financier à la Mission multinationale de sécurité (MSS) dirigée par le Kenya.
« En collaboration étroite avec la Police nationale haïtienne (PNH), la mission MSS a contribué à protéger les habitants de plusieurs zones, repousser les gangs, saisir des armes et neutraliser plusieurs membres de gangs », a précisé Dorothée Shea.
Elle a également fait état de l’évaluation en cours par les Nations unies pour définir les options possibles pour répondre à la crise. Elle a exprimé l’engagement des États-Unis à utiliser tous les outils disponibles et à travailler avec le BINUH, le gouvernement haïtien, la mission MSS et la communauté internationale pour faire progresser la situation.
Face à cette crise multidimensionnelle, l’ambassadeur a lancé un appel urgent à une augmentation de l’aide humanitaire, rappelant que les organisations humanitaires, opérant de manière impartiale, doivent être respectées pour fournir une assistance essentielle.
« Le peuple haïtien doit avoir la sécurité et la liberté nécessaires pour vaquer à ses activités quotidiennes sans peur – qu’il s’agisse de se rendre au travail, à l’école ou dans un lieu de culte », a-t-elle conclu, réaffirmant la détermination des États-Unis à soutenir Haïti dans sa quête de paix, de sécurité et de prospérité.