Washington, D.C, mercredi 9 juin 2021- C’est le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken qui l’a affirmé lors d’une séance d’audition par visioconférence avec les membres de la commission affaires étragères de la chambre des représentants des Etats-Unis.
Lors de cette séance tenue le 7 juin, le congressman du district 9 de Michigan, Andy Levin s’était montré particulièrement intéressé à savoir la position du département d’Etat sur le projet de référendum constitutionnel de Jovenel Moïse.
Antony Blinken a répondu clairement que l’administration Biden s’oppose a ce projet, au cours des échanges entre les deux hommes dont un extrait de vidéo a été rendu public.
‘’ Notre position, en effet, est qu’il ne doit pas avoir lieu, a dit M. Blinken, précisant que c’est la position de notre gouvernement et nous la faisons savoir.’’
La position américaine semble avoir évolué légèrement même sur l’organisation des prochaines élections.
Répondant aux préoccupations d’Andy Levin sur le support de l’administration Biden relatif à la tenue d’élections à la fin de cette année, M. Blinken a déclaré, ‘’Nous supportons d’autres activités préélectorales en Haïti. Nous pensons encore qu’il y a une possibilité et une opportunité, si les étapes appropriées sont respectées, d’avoir des élections,’’ a-t-il soutenu.
Cette position américaine intervient au moment où une délégation du conseil permanent de l’Organisation des Etats Américains (OEA) s’apprête à boucler une mission de trois jours en Haïti pour recueillir les points de vue des différents acteurs de la crise haïtienne.
Lundi, le conseil électoral provisoire (CEP) contesté de Jovenel Moïse a annoncé le report ‘’sine die’’ du référendum prévu pour le 27 juin prochain.
Prévu initialement pour le 19 avril 2021, c’est la deuxième fois que la tenue de ce référendum controversé a été reporté.
De nombreux secteurs nationaux et internationaux estiment qu’il ne suffit pas d’ajourner l ;e référendum, il faut l’annuler tout simplement.
C’est la position des cliniques des facultés de droit de Yale University, de Harvard University et de New-York University, qui, dans une déclaration conjointe, ont appelé hier mardi 8 juin, le gouvernement des Etats-Unis à faire pression sur Jovenel Moïse pour qu’il annule son projet de référendum pour une nouvelle constitution.
Les signataires de la déclaration conjointe estiment que ce projet de référendum viole l’article 284-3 de la constitution haïtienne qui interdit toute consultation populaire pour modifier l’actuelle constitution par voie référendaire.
Les co-présidents de la Maison Haïti Caucus, Andy Levin (MI-09), Yvette D. Clarke (NY-09), Val Demings (FL-10), et Ayanna Pressley (MA-07), ont estiment ce mercredi 9 juin que, ‘’ce projet de référendum constitutionnel, largement considéré comme illégal, ne devrait pas du tout avoir lieu.’’
Dans une déclaration conjointe ce mercredi, les congressmen américains ont fait savoir que ‘’la tenue de ce référendum ne fera que permettre les abus de pouvoir du gouvernement et propulser Haïti vers le chemin de l’autoritarisme.’’