Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 17 mai 2021 –(RHInews)- L’Ambassade d’Haïti en France dit exprimer ses plus vives protestations quant à certaines allégations contenues dans un reportage intitulé : “Haïti : La loi des gangs” diffusé le 16 mai 2021 dans le Magazine Enquête exclusive de la chaine de télévision “M6”.
Dans cette note de protestation datée du 17 mai 2021 dont copie est parvenue au RHInews, l’Ambassade d’Haïti en France déclare souhaiter démentir fermement toute connivence des autorités avec des bandits recherchés par la police, tel que semble le suggérer le reportage.
“L’Ambassade regrette que le reportage présente comme une information vérifiée une rumeur selon laquelle l’Etat haïtien a dû racheter pour 80 mille dollars un véhicule blindé détenu brièvement par des bandits , sans l’étayer par des éléments de preuve , comme le voudrait la déontologie en la matière.
Concernant les armes de guerre détenues par les groupes armés et exposées dans le reportage, l’Ambassade d’Haïti en France précise qu’elles n’ont été ni importées ni distribuées par les autorités.
Selon la note, “elles sont le fait d’oligarques et d’anciens élus ayant un projet non démocratique, dans l’intention manifeste de créer une situation de chaos favorable à la poursuite de leurs prébendes sur les ressources publiques”.
Comme pour appuyer sa thèse, l’Ambassade d’Haïti en France reprend en partie une déclaration du père Briand rapportant un certain propos d’un groupe de bandits selon lequel ils avaient créé leur gang grâce au financement d’anciens élus.
Le père Michel Briand, de nationalité française, a été kidnappé le 11 avril dernier en compagnie de neuf (9) autres religieux et religieuses par un groupe de gang dénommé “400 Mwozo” confortablement installé dans la région de la Croix-des-Bouquets (est de Port-au-Prince). Ils ont été libérés, pour certains, trois semaines après leur séquestra
Un chef de gang bien connu à Port-au-Prince, Jimmy Cherizier (Barbecue) n’a toujours pas été appréhendé par la police qui fait l’objet, depuis plus de deux ans, d’un mandat d’arrêt. Il est accusé entre autres par des organisations de droits humains locaux de participation dans plusieurs massacres dont ceux du Bel-Air et de la Saline.
Fondateur du regroupement de gangs (G-9), Jimmy Cherizier a été vu en compagnie d’un peloton de policiers qui distribuaient des kits alimentaires gouvernementaux dans son fief à Delmas 6, lors de la pandémie de la Covid-19 en avril 2020.
L’ex-policier Jimmy Cherizier avait revendiqué un autre massacre sanglant survenu le 31 mars et le 1e avril dernier dans le quartier du Bel-Air au cours duquel dix-sept (17) personnes ont été tuées, cinq autre (5) portées disparues, quatre (4) blessés et vingt-deux maisons incendiées.