PORT-AU-PRINCE, mardi 14 janvier 2025-Le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens (PFSDH/Fusion) critique vivement la gouvernance actuelle incarnée par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), affirmant que cette structure, composée de neuf membres aux intérêts divergents, est vouée à l’échec. Le parti rappelle avoir déjà, dès le 31 mars 2024, exprimé ses inquiétudes dans une correspondance adressée aux chefs d’État et de gouvernement de la CARICOM. La Fusion y avait souligné que cette formule de gouvernance ne permettrait pas d’atteindre les résultats escomptés et proposé de revenir à une solution institutionnelle conforme à la Constitution de 1987 non amendée.
La Fusion, qui soutenait l’ex-premier ministre Ariel Henry à travers l’accord du 21 décembre 2022, aujourd’hui caduc, plaide pour une direction de la transition confiée à un juge de la Cour de cassation et à un Premier ministre de consensus, appuyés par un gouvernement d’union nationale. Elle rappelle que cette formule a déjà démontré son efficacité par le passé, ayant permis d’organiser des élections libres et transparentes dans des périodes critiques de l’histoire du pays.
Le communiqué met également en lumière la nécessité pour Haïti de reprendre le contrôle de sa souveraineté. Selon le PFSDH/Fusion, solliciter systématiquement l’approbation de la CARICOM pour des choix de gouvernance constitue une abdication de la responsabilité nationale. Pour sortir de l’instabilité chronique, le parti appelle à un consensus national entre les différents secteurs de la société, soutenu par un dialogue sincère orchestré avec l’aide du secteur religieux et des universités.
Cependant, le PFSDH/Fusion met en garde contre toute tentative de légitimer ou d’intégrer les gangs criminels et leurs commanditaires dans les discussions sur l’avenir du pays. Selon le parti, les criminels responsables de meurtres, viols, pillages, et déplacements forcés n’ont pas leur place autour de la table des négociations, mais doivent répondre de leurs actes devant la justice. « Nous ne pouvons pas construire une nouvelle Haïti sur les bases de l’impunité », souligne la note.
Alors que l’année 2025, considérée comme électorale, s’ouvre dans un contexte de crise aiguë, la Fusion dénonce l’illusion selon laquelle la gestion publique peut continuer comme si le pays fonctionnait normalement. Les indicateurs sont clairs, estime le parti : les structures de l’État sont en plein effondrement et des mesures urgentes doivent être prises.
Pour le PFSDH/Fusion, il est impératif de tourner la page du CPT et d’entamer des discussions sérieuses entre patriotes haïtiens pour désigner un président provisoire issu de la Cour de cassation et un Premier ministre crédible capable de rétablir la sécurité et d’organiser des élections générales dans les meilleures conditions possibles.