La FJKL dénonce la volonté du pouvoir à aggraver la crise actuelle à travers ses projets d’élections et de nouvelle constitution

Membres du CEP conteste avec Jovenel Moise au centre...

Port-au-Prince, 8 janvier 2021- En réaction à la publication du calendrier électoral publié par le CEP contesté de Jovenel Moïse, la Fondasyon Je Klere (FJKL), dénonce une avancée en solo du pouvoir politique sur fond d’insécurité.

Dans un communique en date du 8 janvier 2021, la FJKL relève la volonté du pouvoir exécutif d’aggraver la crise actuelle à des fins inavouées et inavouables.

Surprise par la parution du décret du 31 décembre 2020 sur le référendum constitutionnel, publié au journal officiel, le Moniteur du 5 janvier 2021 et la publication du calendrier électoral par le CEP non autorisé par la Cour de Cassation à engager l’Etat ni occuper une si haute fonction publique, la FJKL souligne que ces initiatives coïncident avec la montée vertigineuse du climat d’insécurité.

Cette organisation de promotion et de défense des droits humains fait remarquer dans son communiqué que, ‘’les actes d’enlèvement contre rançon, de séquestration, de torture et d’assassinats augmentent dans l’indifférence des autorités étatiques. Pire, des policiers chargés de la sécurité de la population sont enlevés et séquestrés par des gangs armés. Et la police est incapable d’intervenir pour les libérer, soutient la FJKL.’’

‘’ Comment dans un tel climat d’insécurité le pouvoir en place peut prétendre engager seul, avec uniquement ses zélés partisans, un référendum pour formuler, adopter et mettre en œuvre des réformes constitutionnelles sans le peuple et ses représentants en violation des règles strictes y relatives contenues dans la Constitution en vigueur, s’interroge l’organisme des droits humains ?’’

La FJKL dit noter que la réforme constitutionnelle engagée par le pouvoir politique en place comporte des risques élevés de marginalisation de groupes, de quartiers, de zones ou d’importants segments de la société; une évidente monopolisation des réformes constitutionnelles par le pouvoir exécutif en place qui agit seul, sans contre-pouvoir et sans consensus politique; une désaffection du public à l’égard du processus ; une domination supposée du processus par des puissances étrangères et des organisations régionale et/ou internationale.

‘’Pour jouir du plus haut degré de légitimité politique possible, une constitution e doit être le fruit de la participation du peuple et de tous les segments de la société et non de référendums scélérats comme ceux du Dr François DUVALIER ou du Dr Roger LAFONTANT avec plus de 99% de ‘’oui’’ connu d’avance, indique la FJKL.’’

La FJKL qui dit défendre le principe de l’appropriation par le peuple des réformes constitutionnelles, exhorte l’Exécutif – trop décrié par les scandales de corruption, les faits avérés de supports aux gangs armés et des actes de répressions politiques – de renoncer à son projet de réforme constitutionnelle afin d’éviter au pays des jours encore plus sombres.

La FJKL estime qu’une reforme constitutionnelle doit prendre en compte l’incidence globale de la Constitution sur la vie d’un peuple et ses droits fondamentaux ; la nécessité pour un peuple de s’entendre sur les valeurs et principes communs de gouvernance inscrits dans une Constitution ; l’obligation pour le peuple de considérer que la Constitution est née de sa volonté et reflète ses valeurs, ses intérêts et ses principes…