PARIS, lundi 13 janvier 2025- Le Forum haïtien pour la paix et le développement durable (FOHPDD) et plusieurs organisations partenaires de la diaspora haïtienne ont publié, le 11 janvier 2025, une note de protestation adressée aux citoyens d’Haïti. Dans ce document, ils dénoncent avec véhémence l’inclusion de la coalition criminelle « Viv Ansanm » dans les discussions visant à résoudre la crise nationale. Ils accusent également des figures politiques, notamment M. Liné Balthazar, de légitimer ces groupes responsables d’atrocités en les considérant comme des interlocuteurs valables.
La coalition « Viv Ansanm », qualifiée de « terroriste » par les signataires, est accusée d’être à l’origine de nombreuses atrocités. Parmi celles-ci figurent les enlèvements, les meurtres, les viols, les destructions de biens et les massacres, qui ont plongé le pays dans un chaos sans précédent. La diaspora s’indigne que cette coalition soit incluse dans des négociations visant à résoudre la crise, y voyant une forme de reconnaissance inacceptable.
« Il est inconcevable que cette coalition terroriste tente de se légitimer dans les discussions visant à résoudre la crise », souligne la note. « Ce mépris pour les souffrances du peuple haïtien illustre une fois de plus l’aveuglement cynique de certains politiciens peu scrupuleux qui, plutôt que de servir la nation, s’alignent sur des intérêts criminels et partisans. »
Les critiques visent directement M. Liné Balthazar, représentant des partis alliés à l’EDE et au PHTK, qui, lors d’une intervention sur Radio Magik9 le 10 janvier 2025, aurait affirmé sans détour que « Viv Ansanm » devait être considérée comme une « force permanente ». M. Balthazar aurait justifié cette position en s’appuyant sur des exemples de discussions passées entre diplomates étrangers et criminels notoires.
Pour la diaspora, ces propos sont non seulement irresponsables mais aussi dangereux. « Ces déclarations traduisent un mépris total pour les victimes des atrocités commises par ces gangs », affirment les auteurs. Ils jugent cette attitude « cynique » et estiment qu’elle constitue un affront à la dignité du peuple haïtien.
Les signataires dénoncent également l’Accord du 21 décembre 2024, qui, selon eux, est une extension des politiques destructrices initiées par le PHTK et ses alliés. Ils pointent du doigt les mécanismes qui permettent à des criminels d’influencer la gouvernance d’un pays plongé dans une crise profonde.
« Ces accords ne sont que le prolongement des mêmes méfaits destructeurs et malveillants qui ont plongé le pays dans cette crise profonde et insondable », lit-on dans la lettre. Ils estiment que ces initiatives ne visent pas à rétablir la paix, mais à renforcer les intérêts de groupes criminels et de politiciens corrompus.
Face à cette situation, la diaspora appelle à une révision de l’accord du 3 avril 2024. Cette révision inclurait le retrait des trois membres du Conseil Présidentiel de la Transition (CPT) actuellement inculpés par la justice haïtienne. « Nous devons nous assurer que les véritables acteurs organisés de la société civile et de la diaspora retrouvent leur place dans la conduite de la transition », exigent-ils.
Les signataires insistent sur la nécessité d’une transition guidée par des principes de transparence, de justice sociale et de démocratie. « Il est impensable que les criminels soient inclus en tant qu’interlocuteurs valables dans un processus censé rétablir la paix et la sécurité », affirme le texte.
La lettre se termine par un appel urgent à la vigilance et à la mobilisation des citoyens d’Haïti. « Nous en appelons à la vigilance et à la conscience du peuple haïtien : n’acceptez pas cette parodie cynique. Il en va de la survie de notre nation », écrivent les signataires.
Ils exhortent les Haïtiens à rejeter toute tentative de légitimation des gangs et à revendiquer un leadership basé sur la justice et le respect des droits humains. « En rejetant cette mascarade, il faut envoyer un message clair : Haïti ne sera pas gouvernée par la terreur, mais par les principes de justice, de démocratie et de respect des droits de l’homme. »