La démocratie et l’Etat de droit mis entre parenthèses, selon la COPAH qui appelle les haïtiens à ne pas baisser les bras !

Jovenel Moise, President ''de facto''d'Haiti

Port-au-Prince, 9 février 2021- La Conférence des Pasteurs Haitiens (COPAH) dénonce l’intensification d’une campagne de répression systématique lancée par Jovenel Moïse depuis la fin de son mandat le 7 février dernier touchant la magistrature et la police nationale.

Dans un communiqué en date du 9 février 2021, la Conférence des Pasteurs Haitiens (COPAH) déclare prendre acte que, malgré la fin de son mandat, le 7 février 2021, conformément à l’article 134-2 de la constitution haïtienne amendée, Monsieur Jovenel Moïse, continue de s’accrocher au pouvoir.

‘’En plus de ne pas rendre le pouvoir à la date du 7 février 2021, en violation flagrante de la constitution et contre la volonté populaire, se cachant derrière le soutien à la bêtise et à la dictature d’une frange de la communauté internationale, Monsieur Jovenel Moïse se lance dans une campagne systématique de répression inacceptable, touchant la magistrature et la police nationale, selon le communiqué de la COPAH.’’

L’organisation religieuse souligne que, ‘’des juges inamovibles de la Cour de Cassation sont mis à la retraite alors que, parallèlement, un juge en fonction, à la Cour de Cassation, Me Yvickel Dabrésil, un haut cadre de la police nationale, Madame Marie-Louise Gauthier et plusieurs autres personnalités politiques ou de la société civile, ont été arrêtés, de manière arbitraire et illégale.’’

Selon la COPAH, ‘’définitivement, le désormais président de facto perd les pédales et se fait de plus en plus menaçant en se confirmant en tant que prédateur de la démocratie. La dictature s’installe, la démocratie et l’Etat de droit sont mis entre parenthèses.

Cette organisation du secteur protestant haïtien qui a toujours dénonce les dérives du régime en place, estime, que ‘’depuis l’interruption brutale de l’ordre démocratique et constitutionnel par Monsieur Jovenel Moïse, le 13 janvier 2020 lorsqu’il a mis fin prématurément au mandat d’un groupe de sénateurs et constaté la caducité du parlement, la voie était déjà tracée pour conduire le pays vers la dictature.

La COPAH appelle les haïtiens à ne pas baisser les bras, dans leurs efforts pour le triomphe du droit, la démocratie et du respect de la constitution du pays pour faire échec à l’arrogance et la persistance du règne de la délinquance et du banditisme légalisé.

La COPAH a co-signé avec plusieurs organisations du secteur protestant, ces dernières semaines, des notes appelant Jovenel Moïse au respect de la constitution, notamment les dispositions de l’article 134-2.