Washington, 27 novembre 2020– En réponse à la correspondance de Ryan M. Kaldahl, Secrétaire adjoint par intérim au Bureau des affaires législatives au département d’Etat américain, la députée du district 24 de la Floride, Frederica Wilson a de nouveau exprimé ses préoccupations par rapport à la dégradation de la situation en Haïti et la position ambigüe de l’administration Trump dans la crise haïtienne.
Dans sa lettre, M. Kaldahl avait déclaré que le département d’Etat partageait les préoccupations d’un groupe de plus d’une vingtaine de parlementaires américains dont Frederica Wilson, sur la situation qui prévaut en Haïti où ‘’la démocratie est vivement menacée, l’insécurité fait rage et les droits humains sont violés systématiquement.’’
‘’Je suis heureuse d’apprendre que le Département d’État partage mes préoccupations concernant la démocratie, l’insécurité et les droits de l’homme en Haïti et qu’il convient que les élections, si elles sont prévues, devraient inclure la participation le plus large possible, de la société civile afin de renforcer le processus démocratique d’Haïti, écrit la députée qui représente une circonscription où vit une forte communauté haïtienne dans le sud de la Floride.’’
Dans cette lettre dont RHINEWS a obtenu copie, elle a fait remarquer que, toutefois, la société civile haïtienne a soulevé des préoccupations majeures au sujet de l’absence d’un dialogue inclusif, de l’intimidation du gouvernement et de la nomination des membres d’un conseil électoral (CEP) inconstitutionnel.
‘’Comme je l’ai dit dans ma lettre du 15 octobre, il demeure essentiel que le secrétaire Mike Pompeo reconnaisse ces préoccupations et utilise la voix des États-Unis pour soutenir des élections libres et équitables en Haïti, poursuit. Bien que des élections légitimes devraient avoir lieu dès que possible, je suis profondément préoccupée par le fait que les principaux acteurs les principaux acteurs n’aient pas été engagés dans le processus, cela risque de nuire à la confiance du public dans les résultats, souligne Madame Wilson.’’
‘’Je suis également déçu que le Département d’État ait choisi de ne pas aborder directement la déclaration du 16 septembre faite par un haut fonctionnaire avertissant les groupes de la société civile haïtienne de ‘’conséquences’’ s’ils faisaient obstacle à l’organisation d’élections dans le pays. Cette rhétorique menace d’entraver un dialogue significatif et j’exhorte à nouveau le secrétaire Pompeo à clarifier ces remarques, insiste Frederica Wilson.’’
Depuis le 13 janvier dernier, le président Jovenel Moïse dirige le pays par décret après avoir constaté la fin du mandat de la chambre des députés et constaté la caducité du Sénat par un tweet. Le chef de l’Etat dont le mandat expire, constitutionnellement le 7 février 2021, a déjà pris toute une pléiade de décrets les uns plus contestés que les autres.
‘’La décision du président Jovenel Moïse de diriger par décret pour une période prolongée n’est pas une alternative acceptable à un parlement fonctionnel. La position des États-Unis est que les élections législatives devraient avoir lieu dès techniquement faisable pour mettre fin à cette période prolongée de gouvernance par décret, et que la réforme constitutionnelle ne devrait pas retarder les élections législatives, a-t-il a écrit Ryan Kaldahl.’’
De nombreuses organisations politiques et des groupes organisées de la société civile ne cessent d’exprimer leur refus de participer à des élections organisées par l’administration de Jovenel Moïse.
Ils disent œuvrer pour la mise en place d’une transition politique à partir du 7 février 2021, date à laquelle, le mandat du président prend fin constitutionnellement.