La CHCDH dénonce l’organisation d’élections illégales pour assurer la pérennité de Jovenel Moïse, avec la complicité du Canada, de l’OEA, de l’ONU et du Core Group

Justin Trudeau, Premier Ministre du Canada

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 3 mars 2021–(RHInews)- La Coalition Haïtienne au Canada Contre la Dictature en Haïti (CHCDH) a exhorté le premier ministre du Canada Justin Trudeau à ne “pas appuyer l’organisation d’élections en Haïti par un Conseil électoral non assermenté et inconstitutionnel”.

Dans une correspondance rendue publique le 2 mars 2021 dont copie RHInews a obtenu copie, cette coalition qui regroupe de personnalités, d’organismes et d’associations évoluant dans divers secteurs au Canada, a également exhorté le premier ministre Trudeau à “réviser la politique du Canada vis-à-vis d’Haïti”, au nom de sa souveraineté et du droit à l’autodétermination des peuples.

Ce regroupement s’est déclaré préoccupé par “la situation politique d’Haïti et par l’appui inconditionnel qu’apporte le Canada, à travers le Core Group, au pouvoir illégitime et inconstitutionnel de Jovenel Moïse dont le mandat constitutionnel est arrivé à terme depuis le 7 février 2021”.

“Depuis l’année 2018, le climat politique d’Haïti n’a cessé de se détériorer. Les scandales de corruption ont émaillé le mandat de Jovenel Moïse dont l’affaire Petro Caribe où il est lui-même épinglé par la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, la plus haute instance administrative d’Haïti”, a écrit la CHCDH, faisant état également de “massacres perpétrés par des gangs armés sur la population des bidonvilles, durant le règne de M. Moïse”.

En ce qui a trait à la police nationale, ce regroupement a indiqué qu’“elle est transformée en bras armé du gouvernement en réprimant les protestations citoyennes et en persécutant les opposants, contrairement à sa mission qui est de protéger et servir”.

“Entre temps, les gangs armés opèrent en toute quiétude dans la capitale jusqu’à exiger la révocation d’un ministre”, a dénoncé la CHCDH, ajoutant que “les exécutions sommaires, les arrestations arbitraires, l’usage de balles réelles au cours des manifestations de l’opposition sont devenus la norme”.

Plus loin dans cette missive au premier ministre Trudeau, la CHCDH a fait remarquer que “le peuple haïtien rejette de toutes ses forces cette nouvelle dictature que lui impose le gouvernement corrompu de Jovenel Moïse qui bafoue les droits les plus élémentaires des citoyens et citoyennes.

Au nombre des signataires de la correspondance, Frantz André du Comité d’Action des Personnes Sans Statut (CAP), Robert Ismael du Cercle Jacques Roumain, Fritz Edner Almeda, Guerda Amazan, Jean-Claude Icart, Maguy Métellus, Frantz Voltaire, Marlène Rateau, Marjorie Villefranche.