Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, le 26 octobre 2020- (RHInews)- La Direction Politique de l’Opposition Démocratique (DIRPOD) dit apporter un démenti formel aux déclarations du président Jovenel Moïse relatives à une quelconque négociation avec des membres de l’opposition politique dans la perspective de trouver une solution à la crise haïtienne.
Dans une adresse au soir du 23 octobre 2020, Jovenel Moïse a laissé entendre qu’il a eu des pourparlers avec des membres influents de l’opposition sans pour autant citer des noms.
Pour la DIRPOD qui s’exprime à travers une note de presse datée du 25 octobre 2020, le président haïtien n’a pas pris toute la mesure de la gravité de la crise politique dans laquelle sa gouvernance catastrophique a plongé le pays.
“A travers cette sortie, le président cherche à induire en erreur la population en affirmant qu’il négocie depuis trois mois un projet d’accord avec l’opposition, comme il l’a déclaré plutôt à la représentante des Etats-Unis auprès des Nations-Unies”, a écrit la DIRPOD.
“Aucune négociation autour d’un quelconque accord n’est actuellement en discussion avec la présidence. Aucun parti membre de la DIRPOD n’a été contacté et n’a pris part à aucune rencontre avec le président de la République”, a confié cette structure politique, invitant les démocrates haitiens à s’entendre pour œuvrer en vue de remettre le pays sur les rails de la démocratie à travers un dialogue sérieux, sans faux semblant et sans exclusion.
A propos de la constitution dont le président dit vouloir changer, la DIRPOD a laissé entendre que la loi mère ne lui donne aucun droit que ce qui y est prévu.
“Affirmer qu’il entend changer la constitution avant la tenue des élections pour se rétracter ensuite le lendemain, constitue une preuve supplémentaire du peu de confiance que l’on peut accorder à la parole d’un président”, a fait remarquer la DIRPOD, soulignant le fait que “la question de modifications à apporter à la constitution est l’un des points essentiels figurant dans l’agenda de la conférence nationale”.
Enfin les signataires, Génard Joseph (VERITE), Nenel Cassy (SDP), et Kenol Mathieu (VEYE YO), ont surtout conseillé au président de mettre à profit les 105 jours qui lui reste à passer au pouvoir pour restaurer l’autorité de l’Etat, ramener la sécurité sur le territoire, mettre un terme au phénomène du kidnapping et poursuivre les assassins des massacres de La Saline, du Bel-Air, de Carrefour-Feuilles, du bâtonnier Monferrier Dorval, de l’étudiant Grégory Saint-Hilaire et de Elias Éric Diogène.
Plusieurs autres partis et regroupements politiques du centre gauche qui se réclament de l’opposition démocratique n’ont pas réagi jusqu’ici aux déclarations du président Jovenel Moïse en ce qui a trait à des discussions politiques qu’il a eues avec plusieurs d’entre eux.