Port-au-Prince, 8 mars 2021- Cet organe de l’église catholique ne va pas par quatre (4) chemins pour exprimer clairement ses préoccupations par rapport au comportement de Jovenel Moïse qui continue de s’accrocher au pouvoir de façon illégale en dépit de la fin d son mandat depuis le 7 février 2021.
C’est à travers une lettre ouverte que la Conférence Haïtienne des Religieuses (CHR) s’adresse à Jovenel Moïse pour lui rappeler la nécessité d’appliquer pour lui-même les mêmes principes constitutionnels qu’il a appliqués pour les députés et sénateurs.
La CHR estime que le tableau ne fait que s’assombrir et qu’aucune décision sérieuse n’a été prise pour alléger les souffrances du peuple haïtien ni protéger contre les assauts de tous bords. ‘’La seule chose qui semble vous intéresser c’est de boucler à tout prix un soi-disant mandat au grand mépris des revendications ô combien légitimes de tout un peuple, écrivent les religieux a Jovenel Moïse.’’
L’on se demande perplexe, poursuit la correspondance, à quoi cela sent-il de s’accrocher au pouvoir de façon même illégitime ou illégale quand plus de la moitié de sa population vit dans l’insécurité alimentaire chronique, s’interrogent les religieux ?’’
Pourquoi vouloir à tout prix prolonger ou terminer un semblant de mandat sans pouvoir garantir la sécurité des vies et des biens, la libre circulation des personnes ? A quoi sert un président ou un gouvernement incapable de stopper le train de la mort qui sème le deuil au sein de la population au quotidien, se demandent encore les religieux ?’’
Les religieuses se disent témoins au quotidien de la misère des haitiens dans des endroits reculés et difficiles où l’Etat n’arrive pas soit par manque de moyens, par incompétence ou par mauvaise foi, soulignant que M. Moïse semble ignorer cette misère.
Reprenant les paroles du Pape Jean-Paul II lors de sa visite le 9 mars 1983 en Haïti, ‘’Il faut que quelque chose change ici et que les pauvres de toute sorte se reprennent à espérer, ils font remarquer à Jovenel Moïse que trente-huit (38) ans après, les germes de mort semblent aujourd’hui l’emporter sur les germes de vie.
Le pays se meurt, la population est aux abois, l’insécurité est galopante, les plus pauvres n’en peuvent plus, la population est dans un désarroi qui frise le désespoir, le plus n’est plus dirigé, soutiennent-ils qui indiquent également que nous sommes à la fois témoins et victimes de trop de crimes, trop d’injustice et d’inégalités.’’
Ils estiment que M. Moïse ne saurait être spectateur de plus face au processus constant de deshumanisation de tout un peuple.
Selon cette lettre signée par Etienne Jasmin, président de la CHR, au-delà des mensonges légendaires et des justifications grossières, votre responsabilité dans cette descente aux enfers est entière et vous avez le devoir de donner des réponses célères et concrètes aux demandes du peuple, dont la première consiste à respecter les lois de ce beau pays.’’