Jovenel Moïse pose l’adoption d’une nouvelle constitution comme préalable à la tenue d’élections en Haïti

Jovenel Moise, ancien president de facto d'Haiti

Port-au-Prince, 23 octobre 2020- Jovenel Moïse continue de croire en un referendum constitutionnel malgré l’opposition d’un large secteur de la classe politique et de la société civile à ce projet jugé anticonstitutionnel.

Moïse tient tellement à son projet de réforme constitutionnelle qu’il conditionne la tenue d’élections dans le pays par l’adoption d’une nouvelle constitution. De nombreux secteurs de l’opposition et de la société civile ont déjà affirmé à plusieurs reprises, leur refus de participer à des élections organisées par l’administration de M. Moïse et son CEP contesté.

L’arrêté nommant le CEP contesté de Jovenel Moïse, en son article 2 confie la mission d’organiser un referendum constitutionnel a cette structure dont les membres ont été installés dans leurs fonctions sans avoir prêté serment devant la Cour de Cassation.

Lors d’une adresse à la nation ce vendredi 23 octobre qui a duré une quarantaine de minutes, Jovenel Moïse a annoncé un referendum constitutionnel sans toutefois préciser sur quoi le changement de la constitution portera.

Pour justifier son projet, M. Moïse a accusé la constitution de 87 de tous les maux. Selon lui, cette constitution n’est pas adaptée à la réalité socio-culturelle du peuple haïtien, à ses mœurs et à sa compréhension de ses autorités. ‘’Elle est aussi, a-t-il poursuivi, assimilable a un pacte de corruption entre certaines catégories sociales, empêchant les institutions du pays de fonctionner convenablement.’’

Accusé de graves violations de la constitution, Jovenel Moïse considere l’actuelle constitution comme un élément de blocage à la bonne gouvernance du pays.

Faisant allusion au vide institutionnel créé par la fin du mandat de l’ensemble des députés et deux tiers du Sénat de la République dont il a constaté la caducité le 13 janvier dernier, le président auquel la constitution, à travers son article 136 confère l’autorité de veiller au bon fonctionnement de toutes les institutions du pays, a fait savoir ‘’qu’il faut changer la constitution pour éviter la répétition de cette situation.’’

Moïse a également fait état de discussions entamées des acteurs qui lui sont farouchement opposés dont il s’est gardé de citer les noms- lesquelles discussions ont permis, a-t-il dit, de dégager une meilleure compréhension de la crise sociopolitique qui secoue le pays depuis plus de deux ans.