Jovenel Moise menace l’opposition de représailles et des hommes d’affaires d’arrestation ou le maquis

Jovenel Moise, President de Facto d'Haiti

Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 15 février 2021 –(RHInews)- Le président de facto Jovenel Moïse a réitéré sa menace de représailles contre l’opposition politique et a averti qu’il pourrait les taper fort sur les doigts, le cas échéant.

Dans une déclaration dans la ville de Port-de-Paix (Nord-Ouest) le dimanche 14 février, en marge des festivités carnavalesques auxquelles il a pris part en compagnie de sa femme Martine Moïse, Jovenel Moïse a fait surtout référence à ses opposants politiques dans la ville des Gonaïves auxquels il a attribué des incendies et autre brigandage survenus ces dernières semaines dans la cité de l’indépendance.

“Haïti est notre patrimoine commun à tous”, a lancé Jovenel Moïse très remonté contre ses adversaires politiques après l’incendie “provoqué” d’un équipement qui servait à la construction de la route de Port-de-Paix dont le prix s’élèverait à 500 mille dollars américains, aux dires du président de facto.

Gonaïves était à feu et à sang particulièrement le 11 février dernier après que des partisans armés du régime se disputaient violemment une somme “mal distribuée”. “Ce gros montant” a été expédié aux Gonaïves par le Palais National aux soins du Délégué Départemental de l’Artibonite, Jean Hosner Amisial, révoqué et remplacé suite à ce scandale.

Ce montant qui a été mal partagé a provoqué la rage de Pétimé Guerrier (alias Polda). Ce qui a déclenché un affrontement sanglant avec les sbires de Jean Hosner Amisial. Plusieurs blessés par balles ont été recensés incluant le chef Polda.

Jovenel Moïse a invité ceux à qui il a attribué les actes de destruction aux Gonaïves y compris l’incendie de la résidence du Directeur départemental des TPTC à cesser ces actes de destruction qui, a-t-il dit, déshonorent leur patelin.

“Dans le cas contraire, ils (membres de l’opposition) seront forcés de le faire, de toute façon”, a averti Jovenel Moïse sur un ton menaçant.

Par ailleurs, Jovenel Moïse dont le mandat constitutionnel est arrivé à expiration depuis le 7 février 2021, s’en est pris également à des membres du secteur privé qu’il a accusé de ne pas vouloir payer leurs dettes à l’Etat haïtien.

Jovenel Moïse qui a décidé de prolonger son mandat, a menacé de les avilir publiquement en citant notamment leur nom, s’ils refusaient de payer les 19 millions de dollars américains dûs à l’Autorité Portuaire Nationale (APN), depuis l’année 2001.

“Ils seront l’objet de mandat d’arrêt. Au pire, ils seront obligés de s’exiler”, a-t-il insisté.

Des hommes d’affaires se sont tus sur l’échéance constitutionnelle du mandat de Jovenel Moïse, le 7 février 2021, contrairement aux autres secteurs vitaux du pays qui se sont fait le devoir de se prononcer sur la question.

Jovenel Moïse vient d’attribuer, il y a peu, quatre-vingt-six (86.000) mille hectares de terres agricoles a Savane Diane, dans l’Artibonite, a l’ancien chef GNB et chantre du nouveau contrat social, André Apaid, pour la construction d’une zone franche.