Jovenel Moïse manque de “crédibilité et de légitimité” pour superviser un référendum ou organiser des élections équitables, selon des parlementaires américains

Congres des Etats-Unis

Par Jacques Kolo,

Washington, 26 avril 2021 –(RHInews)  C’est le constat fait ce 26 avril 2021 par soixante-dix (70) congressmen américains, dans une correspondance adressée à Antony Blinken, Secrétaire d’Etat américain.

Les signataires de cette lettre ont estimé que “la réforme constitutionnelle proposée par Jovenel Moïse concentre pratiquement tout le pouvoir aux mains de l’Exécutif. Une initiative que des juristes haïtiens considèrent déjà comme inconstitutionnelle.

Abordant le chapitre des élections générales que Jovenel Moïse souhaite à tout prix organiser à l’automne 2021, les parlementaires américains (démocrate et républicain) ont estimé que ce scrutin pourrait aggraver significativement la situation de violence déjà en cours dans le pays.

“Nous sommes doublement préoccupés par le caractère partisan de ces joutes, de leur manque de préparation et également de la composition de l’Institution électorale chargée de les organiser”, ont écrit les congressmen américains, plaidant pour la réalisation de “bonnes élections”, dans le cadre de l’instauration de la démocratie et l’ordre social en Haïti”.

Plus loin, les parlementaires américains ont indiqué clairement que “tout processus électoral enclenché sous l’administration Moïse ne sera ni libre, ni crédible et démocratique”, reprenant ainsi les propos de l’ex-ambassadrice d’Obama à Port-au-Prince, Pamela White qui affirmait que “des élections légitimes ne sont pas possibles en Haïti dans le contexte actuel”.

Pamela White témoignait le 12 mars dernier devant la commission des Affaires Etrangères de la Chambre des représentants sur la situation de crise en Haïti.

Les signataires de la correspondance ont exhorté le Département d’Etat américain à préciser clairement  que “les Etats-Unis ne fourniront aucun soutien financier ou technique et encore moins à travers des organisations régionales ou multilatérales (OEA/ONU) pour l’organisation du référendum sur une nouvelle constitution de Jovenel Moïse.

Le Département d’Etat américain doit travailler avec la société civile haïtienne et les organisations de base qui soutiennent l’organisation de bonnes élections au standard international pour éviter un gaspillage de ressources et de perpétuer un cycle d’instabilité et de violence en Haïti.

Par ailleurs, ils ont enjoint le Département d’Etat de s’abstenir de se prononcer sur les interprétations constitutionnelles du mandat de Jovenel Moïse.

Puisque, des experts juridiques en Haïti y compris la Fédération des Barreaux d’Haïti et d’autres secteurs de la société civile se sont déjà prononcé, à travers une interprétation différente de celle du Département d’Etat américain que les Congressmen qualifient de partisane.

“Les Etats-Unis doivent écouter toutes les voix. Il revient au peuple haïtien de déterminer la légitimité de ses dirigeants et non d’un gouvernement étranger, selon les congressmen américains.”