Port-au-Prince, 16 mai 2021– Estimant que la démocratie est en péril en Haïti, Pierre-Paul Patrice Dumont, sénateur de la République, fait remarquer que “si rien n’est fait pour freiner les dérives autoritaires de Jovenel Moïse, demain sera trop tard.”
Le sénateur rappelle que pour asseoir sa dictature, François Duvalier avait mis en place un corps de “tontons macoutes” auquel il avait donné un “statut légal.”
Cependant, dit-il, Jovenel Moïse s’appuie sur une police politisée, la BSAP, son armée et des réseaux criminels, des hors-la-loi, pour imposer son régime autoritaire et sanguinaire.
“Cette démarche confirme, selon le parlementaire, la nature criminelle du régime PHTK qui veut aller encore plus loin dans sa folie dictatoriale. “
Le sénateur de l’Ouest estime que quelque chose doit être fait pour empêcher que Jovenel Moïse parvienne à réaliser son projet de nouvelle constitution alors qu’il n’a ni titre ni qualité pour engager la nation dans une telle entreprise.
“Comment quelqu’un qui n’a plus de mandat constitutionnel peut-il se permettre de vouloir changer l constitution du pays juste parce qu’il bénéficie de l’appui de ses maîtres étrangers, s’interroge le parlementaire ? “
“Même dans le cas où il était investi d’un pouvoir constitutionnel, il ne serait pas autorisé à le faire, puisque la constitution de 1987 interdit tout modification de la loi mère par voie référendaire, argumente-t-il.”
Patrice Dumont estime que face au danger qui plane sur la démocratie et l’avenir du pays, aucun secteur ne devrait économiser ses efforts pour faire échec à la dictature de Jovenel Moïse.
“Si M. Moïse parvient à consolider sa dictature par une nouvelle constitution et des élections truquées, les bandits, toute catégorie confondue, auront le champ libre pour terroriser davantage les citoyens déjà fortement appauvris et horrifiés par le kidnapping d’Etat dont ils sont victimes.