Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, le 28 aout 2020 -(RHInews)- Le président haïtien Jovenel Moïse a choisi le cadre de la réunion de la Banque de la République d’Haïti (BRH) pour se lancer dans une diatribe contre ses opposants politiques et des membres du secteur privé haïtien des affaires.
Jovenel Moïse a imputé la responsabilité de la crise socio-politico-économique sur fond d’insécurité larvée à un secteur bien précis qui pratique, selon lui, la désinformation, la manipulation, la déstabilisation et le financement d’une guérilla urbaine.
Il a fustigé le comportement d’une “certaine classe politique avide de pouvoir avec pour seul objectif de satisfaire ses ambitions personnels”.
“Le pays est fatigué avec la division. Le peuple en a marre”, a lancé Jovenel Moïse, invitant tous les secteurs de la vie nationale à faire un faisceau pour résoudre les problèmes du pays.
En ce qui a trait à des éléments de la classe possédante, le président haïtien n’a pas maché ses mots vis-à-vis de ce groupe qu’il qualifie d’oligarques corrompus qui prennent l’Etat en otage pour l’empêcher de donner des services de base à la population.
“Dans certains cas, il est très difficile de faire la démarcation entre les intérêts de l’Etat et ceux des particuliers”, a reconnu Jovenel Moïse qui a toujours revendiqué son titre de président d’Haïti.
“Il n’est toujours pas facile pour certains qui sont dans ma situation de couper court aux pratiques démoniaques d’une minorité qui accapare les richesses du pays” a fait remarquer Jovenel Moïse, souhaitant que les citoyens qui veulent le changement, brisent le silence pour ne pas se faire complices de cette situation lamentable.
Selon les explications du chef de l’Etat qui prenait part ce vendredi 28 août 2020 aux activités de la Banque de la République d’Haïti (BRH) sur l’économie et la finance, cet événement consiste à produire des réflexions et envisager des solutions pour maîtriser et stabiliser le taux de change.
Cette initiative vise également à définir des mesures appropriées pour calmer le marché des produits, des biens, des services et d’intrants par rapport au marché international dont nous sommes fortement tributaires.
C’est pourquoi, selon lui, la BRH a injecté 150 millions de dollars américains pour calmer le jeu sur le marché. Aussi, a-t-il enjoint les autorités monétaires et financières à prendre des mesures drastiques pour éviter de recourir au financement public du déficit. Il a suggéré que les prix des produits soient libellés et affichés en gourde sur tout le territoire.
Cette crise n’est pas sans conséquences négatives sur les classes moyennes et les démunis qui a pour corollaire l’inflation galopante, la misère, l’instabilité et l’écart considérable entre les différentes classes sociales.
Le président a reconnu enfin qu’Haïti n’est pas la propriété d’une seule classe sociale, mais appartient à tous. Il a indiqué qu’il revient aux haïtiens de construire le pays et non les étrangers.