Port-au-Prince, 8 décembre 2020- L’ancien sénateur Steven Benoît appelle les haïtiens à réprouver l’agence nationale d’intelligence (ANI) créée par décret par Jovenel Moïse en violation flagrante, dit-il, de la constitution haïtienne.

Dénonçant les dérives totalitaires de M. Moïse qui se prend pour un monarque présidentiel, selon lui, l’ancien parlementaire estime qu’à travers la création de l’ANI, l’exécutif a mis la constitution en veilleuse, suspendu les libertés et droits fondamentaux des citoyens.

Pour M. Benoît, l’ANI n’est rien d’autre qu’une milice politique dédiée au service exclusif d’un homme, plus redoutable que les fameux tontons macoutes des Duvalier chargés d’exécuter les basses œuvres du régime.

Exonérés de toute poursuite judiciaire, sauf avec l’autorisation expresse du président de la République, également autorisés à avoir accès aux bases de données de la police, les agent de l’ANI ont des pouvoirs énormes qui font d’eux des intouchables, souligne Steven Benoît.

Cette agence élimine le rôle de la police qui a la prerogative constitutionnelle d’identifier, rechercher et d’arrêter pour la justice tous ceux qui sont en contravention avec la loi, souligne M. Benoit qui faire remarquer que ces mêmes attributions sont confiées également à cette milice fonctionnant à la manière du Service des Détectives (SD, la police secrète des Duvalier.

Selon l’ancien candidat à la présidence, parallèlement à la fédération des gangs, le pouvoir dispose d’autres groupes armés opérant en toute impunité comme la BSAP accusée d’exaction sur la population du Nord-est.

Il dit déplorer que le président Jovenel Moïse se livre à de tels excès a seulement deux mois de l’expiration de son mandat constitutionnel, soit le 7 Février 2021.

Il appelle à l’unité des forces démocratiques et progressistes de l’opposition et de la société pour proposer au pays une alternative commune afin de débarrasser le pays du régime du PHTK responsables , selon lui, de la gangstérisation et du dictateur Jovenel Moïse du pays à la base de la dégradation accélérée du climat sécuritaire général du pays.